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Guinée: hommage aux victimes des massacres

Une Guinéenne en larmes devant la dépouille d'un proche.
Une Guinéenne en larmes devant la dépouille d'un proche.
Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées vendredi en fin de matinée à Conakry sur l'esplanade de la grande mosquée, autour de dizaines de corps de victimes de la répression sanglante du 28 septembre. La police a dispersé la foule à coups de gaz lacrymogènes.

De brèves échauffourées ont opposé vendredi de jeunes Guinéens
aux forces de l'ordre, sur l'esplanade de la grande mosquée de
Conakry, où les corps des victimes de la répression sanglante de
lundi étaient exposés pour que les familles viennent les récupérer,
ont rapporté des témoins.



Des jeunes ont commencé à lancer des pierres sur des gendarmes
postés aux abords de la mosquée, qui ont quitté les lieux
précipitamment, puis des policiers ont répliqué par des tirs de gaz
lacrymogène.

Les corps des victimes réclamés

Vendredi, jour de grande prière, plus d'un millier de personnes
avaient convergé en fin de matinée aux abords du bâtiment
religieux, a constaté une journaliste de l'AFP. Quelques dizaines
de cadavres, enveloppés dans des linceuls blancs, étaient regroupés
sous des tentes, et les familles avaient été invitées à venir
identifier les corps pour les emporter.



Mais beaucoup de personnes, brandissant des photos de disparus,
assuraient aux journalistes que leurs proches n'étaient pas parmi
les corps exposés et contestaient, en larmes ou en colère, le bilan
officiel de 56 morts civils.



Plus de 150 personnes, selon l'ONU et une ONG guinéenne ont été
tuées par les forces de sécurité lundi lors de la répression d'une
manifestation pacifique de l'opposition. Les cris de "militaires,
assassins" et "à bas Dadis" fusaient régulièrement de la foule.

La junte accuse l'opposition

Un peu plus tôt dans la matinée, le capitaine putschiste était
venu marquer le cinquantième anniversaire de l'indépendance de la
Guinée en se recueillant devant le monument des martyrs à Conakry.
Les forces de sécurité étaient beaucoup plus nombreuses que les
quelques centaines de badauds tenus à bonne distance.



Interrogé sur les responsables du massacres de lundi, Moussa Dadis
Camara a répondu: "je ne dis pas que les forces de l'ordre n'ont
pas tiré mais quels sont ceux qui ont occasionné" les violences?
Les leaders de l'opposition "poussés par la jalousie ont cherché à
créer une situation pour ternir l'image du capitaine Dadis", a-t-il
ajouté, parlant de lui à la troisième personne.



afp/os

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Manifestation de Guinéens devant le Conseil européen à Bruxelles

Environ 400 personnes, selon la police et les organisateurs, en majorité d'origine guinéenne, ont manifesté vendredi devant le siège des institutions européennes à Bruxelles pour dénoncer "les massacres" commis par la junte au pouvoir à Conakry.

Les manifestants ont demandé à l'Union européenne de venir en aide aux Guinéens victimes de la répression. Sur des pancartes, certains avaient indiqué "femmes violées et tuées. Aidez-nous!".

Les forces de sécurité guinéennes ont déchaîné la violence, lundi, contre des manifestants qui protestaient par dizaines de milliers contre "l'usurpation du pouvoir" par les militaires et la possible candidature du chef de la junte à la présidentielle.

Assurant que les manifestants, au stade, avaient été "piégés, brutalisés, humiliés, violentés, violés, poignardés et tués par des escadrons drogués de l'armée", l'opposition juge que les premiers responsables du massacre sont bien le chef de la junte et le ministre de la Défense.