Sorties ciné: Kiberlain et Lindon fous amoureux
Vincent Lindon et Sandrine Kiberlain témoignent avec brio des tourments et des frustrations de l'amour dans "Mademoiselle Chambon". Gérard Jugnot joue lui les couturiers gays dans l'Espagne intégriste du XVIe siècle dans "rose & noir". Enfin, les studios Disney lancent d'adorables cochons d'Inde en "Mission-G".
Le cinéma français n'est jamais autant grand que quand il parle
d'amour. La dernière oeuvre en date à marcher dans les traces de
films cultes comme "les choses de la vie" du regretté Claude
Sautet, est sans nul doute " Mademoiselle Chambon ", de Stéphane Brizé.
L'histoire est toute simple. Jean (Vincent Lindon) est un homme
bien, un bon maçon, un bon père et un bon mari. Et dans son
quotidien sans heurt, entre famille et travail, il croise un jour
Mademoiselle Chambon (Sandrine Kiberlain), l'institutrice de son
fils. C'est le coup de foudre et ces deux êtres si différents vont
être dépassés par l'évidence des sentiments.
Une adaptation d'Eric Holder
"Mademoiselle Chambon" a été adapté du roman homonyme d'Eric
Holder. Filmé en peu de mots et en images douces, le film montre
plus qu'il ne dit l'émoi des personnages, leur difficulté à faire
parler le coeur quand le social dicte sa loi.
La critique, unanime, s'accord à dire que la réussite de cette
adaptation délicate et toute en non-dits repose essentiellement sur
le duo miraculeux que forment Sandrine Kiberlain et Vincent
Lindon.
Il faut dire que ces deux acteurs se connaissent plus que bien.
Non seulement ils ont déjà joué ensemble, mais surtout ils ont été
mariés et ont une fille ensemble. Malgré un divorce, ils ont gardé
d'excellentes relations et une complicité qui semble faire la
différence à l'écran.
Gérard Jugnot en "rose & noir"
Quatre ans après "Boudu", Gérard
Jugnot, ex-membre de la troupe du Splendid, revient derrière et
devant la caméra avec la comédie d'époque " Rose & noir ".
En 1577, le grand couturier Pic Saint Loup (Jugnot), génial
homosexuel vieillissant, se voit confier par le roi une mission. Il
doit confectionner sa plus belle robe pour le mariage arrangé de
son neveu avec la fille d'un grand d'Espagne. Le couturier part
donc avec son escorte pour une Espagne catholique intégriste qui
traque tout, juifs, arabes, protestants ou homos.
Les critiques ne sont pas tendres avec ce film qui se veut
pourtant un hymne contre l'intolérance. Ils le jugent ainsi
caricatural et vulgaire, grossièrement filmé et joué faux. Rien que
ça! A voir donc par soi-même en salle.
Mission G: de l'art et du cochon d'Inde
Disney sait
comme personne stariser les rongeurs. Après la souris Mickey, le
rat de "Ratatouille", place cette fois aux cochons d'Inde dans sa
dernière production, " Mission G ".
Il s'agit d'un film d'espionnage où 4 adorables petites bêtes à
poil, transformées en agents secrets, doivent désamorcer les plans
d'un affreux jojo qui se prend pour le maître du monde. Comme dans
un James Bond, les rongeurs se retrouvent bardés de gadgets high
tech pour lutter contre les méchants.
Tourné en 3D, ce film amusant et rythmé de Hoyt Yeatman plaira
avant tout aux jeunes spectateurs. (Voir le concours pour enfants de l'émission
"Mabule")
Christine Talos
Publié
L'agenda cinéma
Les sorties du 14 octobre
"Mademoiselle Chambon", de Stéphane Brizé. Avec Vincent Lindon, Sandrine Kimberlain, Aure Attika
"Rose & noir", de Gérard Jugnot. Avec Gérard Jugnot, Bernard Lecoq, Juan Diego
"The Descent: Part 2" de Jon Harris. Avec Shauna Macdonald, Joshua Dallas.
"Mission G" de Hoyt Yeatman. Avec Nicolas Cage, Penelope Cruz.
"Bassidji" de Mehran Tamadon. Documentaire.
Les sorties du 21 octobre
"Lucky Luke", de James Huth. Avec Jean Dujardin, Michaël Youn, Sylvie Testud
"Das Weisse Band", de Michael Hanecke. Avec Ulrich Tukur, Susanne Lothar, Josef Bierbichler
L'info cinéma de la semaine
Le film helvétique «The Sound of Insects - Record of a Mummy» vient de remporter le prix Arte du «meilleur documentaire européen». Le réalisateur saint-gallois Peter Liechti recevra sa récompense le 12 décembre à Bochum, en Allemagne. Le prix a été décerné par l'Académie européenne du cinéma après examen de dix productions, selon Swiss Films. Le jury salue la qualité de ce film exigeant qui avec «des moyens minimalistes créée une extraordinaire histoire visuelle entre la vie et la mort». Le film porte à l'écran un texte inspiré d'un fait divers. Il présente en voix «off» les dernières semaines de vie d'un Japonais ayant décidé de se laisser mourir de faim dans la forêt. L'ouvrage est exploité dans les cinémas alémaniques depuis deux semaines. Aucune date de sortie romande n'a été annoncée à ce jour.
Le documentaire helvétique «Ceux de la colline» a reçu deux prix au festival de Namur, en Belgique. L'ouvrage de Berni Goldblat a raflé en fin de semaine passée le prix spécial du jury doté de 10'000 euros et le prix du public accompagné de 3000 euros. Le film se déroule au Burkina Faso et suit le quotidien de chercheurs d'or venus s'installer sur des collines aurifères. Le jury était composé de sept personnalités, dont la réalisatrice suisse Ursula Meier, a indiqué l'organisme de promotion du cinéma suisse Swiss Films lundi à Genève.