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Les Genevois disent oui au CEVA

Le CEVA doit notamment passer par la Gare des Eaux-Vives.
Le CEVA doit notamment passer par la Gare des Eaux-Vives.
Un pas important a été franchi en matière de mobilité dans la région franco-valdo-genevoise. Les Genevois ont accepté dimanche à une majorité de 61,2% un crédit supplémentaire pour la future liaison ferroviaire Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse (CEVA).

En discussion depuis plus d'un siècle, le RER genevois va enfin pouvoir voir le jour. Pas moins de 61,2% des électeurs ont accepté dimanche le financement complémentaire de 113 millions destiné à la construction du CEVA, qui reliera Genève à Annemasse. Un non aurait fait capoter le projet.

Sa réalisation doit permettre la création d'un Réseau régional express (RER) censé soulager le trafic routier. La participation a atteint 57,8%. Le crédit supplémentaire de 113 millions de francs a été accepté par 80'261 voix contre 50'790.

Controverse à Genève

Il a suscité la controverse, avec le dépôt d'un référendum soutenu par l'UDC et le Mouvement des citoyens genevois (MCG). Les opposants fustigeaient la "facture exorbitante" du projet, se chiffrant selon eux à deux milliards de francs au total, et non à 1,47 milliard comme annoncé par les autorités. Ils contestaient aussi le tracé de la ligne, inadapté au flux de frontaliers.

La ligne ferroviaire entre la gare Cornavin et Annemasse (France) en passant par les Eaux-Vives (CEVA) est considérée comme la colonne vertébrale de l'agglomération franco-valdo-genevoise. Améliorant la mobilité, elle raccordera dès 2016 les réseaux ferroviaires suisses et français, desservant un bassin de population de 900'000, voire d'un million d'habitants.

Hormis l'UDC, tous les partis soutenaient le crédit additionnel destiné à la sécurité et à l'insonorisation du parcours. Reconnaissant son importance régionale, la Confédération paiera 57% de la facture globale, les 43% restant revenant au canton de Genève. L'ouvrage est estimé à 1,6 milliard de francs. La rallonge de 113 millions de francs, destinée à lutter contre les vibrations et le bruit du Réseau régional express (RER), avait été approuvée par le parlement en juin dernier.

La Genève de demain

L'Association pour une meilleure mobilité franco-genevoise avait lancé un référendum après avoir échoué avec une initiative jugée irrecevable par le Tribunal fédéral. Elle estime que la facture totale va exploser à 2 milliards de francs et proposait un tracé alternatif, jugé moins cher et plus efficace. Des arguments partagés par le Mouvement Citoyens genevois (MCG) et l'UDC.

Les Genevois n'y ont pas été sensibles. Suivant les autres partis ainsi que les autorités cantonales et françaises, ils ont tacitement donné leur aval au développement de la Genève de demain. Le sort de plusieurs projets immobiliers, dont la nouvelle Comédie aux Eaux-Vives et les cinq gares dessinées par le célèbre architecte français Jean Nouvel, est en effet directement lié à celui du CEVA.

Les Français se réjouissent du "oui"

"Les Genevois ont refusé les manoeuvres de dernière minute, qui visaient à bloquer le projet au prix d'une campagne anti-frontaliers fondée sur la peur", se réjouit Jean-Jack Queyranne, président de la Région Rhône-Alpes (France). Le CEVA est maintenant sur de bons rails, souligne-t-il.

"Les électeurs ont soutenu le choix en faveur d'un projet qui permettra d'améliorer les conditions de transport et la vie quotidienne, tant du côté suisse que du côté français", relève Jean-Jack Queyranne en prenant connaissance du résultat de dimanche. C'est une traduction concrète de la construction de la Métropole franco-genevoise autour d'objectifs communs", ajoute le président de région.

Jean-Jack Queyranne s'est engagé pour la réalisation du CEVA depuis 2004. Il a oeuvré côté français pour réunir les conditions permettant au projet de se faire. "Nous allons passer à la réalisation concrète", se réjouit-il enfin.

ats/mej

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De Genève à Annemasse en 20 minutes

La liaison ferroviaire CEVA permettra de relier la gare Cornavin de Genève à Annemasse, en France, en vingt minutes.

Ce tronçon de seize kilomètres desservira dès 2016 cinq gares sur le territoire du canton, avec des trains toutes les dix minutes. Les rames compteront 360 places.