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La Grèce sous quasi tutelle budgétaire de Bruxelles

L'UE veut le calendrier détaillé des mesures contre le déficit.
L'UE veut le calendrier détaillé des mesures contre le déficit.
La Commission européenne a approuvé mercredi le plan d'économies promis par la Grèce pour sortir de la crise, mais elle la place sous une surveillance sans précédent. Et l'idée d'un soutien de la zone euro à Athènes continue à faire son chemin.

"Nous appuyons le programme" grec de stabilité, dans lequel
Athènes a détaillé les mesures prévues pour réduire son déficit sur
la période 2010-2013, a déclaré le commissaire européen aux
Affaires économiques, Joaquin Almunia.



"Nous considérons que c'est ambitieux mais réalisable", a-t-il
ajouté devant la presse, en cherchant à rassurer les marchés qui
ont mis le pays sous pression depuis plusieurs semaines.

Bruxelles veut des détails

Le gendarme budgétaire européen a "salué" ces nouvelles
annonces, tout en demandant à la Grèce "d'envoyer le calendrier de
leur mise en place dans les semaines à venir". Il l'appelle aussi à
"détailler davantage les mesures qui devront être mises en place en
2011 et 2012".



Surtout, face à cette crise, qui constitue un test sans précédent
pour la zone euro, la Commission a décidé de mettre la Grèce sous
une surveillance d'ampleur inédite, afin de s'assurer qu'elle
prendra les mesures qui s'imposent.



"C'est la première fois que nous mettons en place un système de
surveillance aussi intense et quasi-permanent mais c'est nécessaire
étant donné les circonstances", a souligné Joaquin Almunia. Les
autorités grecques devront envoyer régulièrement des rapports
d'étapes. Le premier devra être soumis pour le 16 mars.



Plus largement, la Grèce devra aussi "se préparer à adopter des
mesures supplémentaires le cas échéant", et la Commission invite
Athènes à réformer son administration, son système de retraites et
de santé.

Poursuites envers Athènes

Enfin, Bruxelles a en parallèle annoncé l'ouverture d'une
procédure d'infraction contre Athènes pour ses statistiques de
déficit peu fiables. La Grèce avait brutalement revu en hausse en
octobre ses statistiques de déficit pour 2009, révélant l'état
catastrophique de ses finances publiques.



Dans le même temps, la réflexion se poursuit en Europe sur l'aide
qui pourrait être apportée à la Grèce en cas de besoin par ses
partenaires. Selon des informations de presse, une telle aide, qui
serait discutée au plus haut niveau, pourrait prendre la forme de
prêts bilatéraux d'Etats de la zone euro.



La Grèce a de son côté prôné mardi l'émission d'euro-obligations,
des emprunts lancés en commun par plusieurs Etats pour mutualiser
les risques, pour aider les pays lourdement endettés de la zone
euro. Une idée déjà évoquée au sein de la zone euro mais qui n'a
jamais fait consensus. Interrogé sur ce sujet, M. Almunia n'a pas
commenté.



Les problèmes financiers de la Grèce ont fait craindre ces
dernières semaines pour la stabilité de la zone si la défiance des
marchés se propageait à d'autres pays, comme le Portugal ou
l'Espagne.



ats/ak

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Le programme grec de réduction du déficit

Le programme vise à réduire le déficit public de 12,7% du Produit intérieur brut en 2009 à moins de 3% en 2012. Pour cela, il comprend une série de mesures pour augmenter les recettes ou réduire les dépenses, dont un gel des embauches de fonctionnaires, une modification de son assiette d'imposition, une lutte accrue contre la fraude fiscale et une baisse des dépenses des hôpitaux.

Le gouvernement a encore annoncé mardi des mesures supplémentaires: gel total des salaires des fonctionnaires, relèvement de l'âge légal du départ à la retraite ou augmentation des taxes sur les carburants.