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Caritas veut diminuer la pauvreté de moitié

Caritas avait organisé l'opération "Un million d'etoiles" le 19 décembre.
Caritas avait organisé l'opération "Un million d'etoiles" le 19 décembre.
La pauvreté touche près d'une personne sur dix en Suisse. A l'occasion de l'année européenne de lutte contre ce fléau, Caritas publie une Déclaration visant à réduire de moitié le nombre de personnes touchées d'ici 2020. L'organisation appelle les milieux politiques et économiques à agir.

Cette charte, signée par diverses associations, est le premier
acte d'une décennie de lutte contre la pauvreté, a indiqué mardi
Fulvio Caccia, le président de Caritas Suisse. En Suisse, entre
700'000 et 900'000 personnes vivent dans une précarité qui leur
donnerait droit à l'aide sociale. Or bon nombre d'entre elles n'y
ont pas recours.



Ces quinze dernières années, le taux de pauvreté des personnes en
âge de travailler a oscillé entre 7 et 15%, a précisé Carlo
Knöpfel, responsable du secteur Suisse de l'organisation. Ce
pourcentage n'a jamais pu être réduit, malgré plusieurs tentatives.
D'où la nécessité de remettre en cause la politique sociale de la
Suisse en matière de lutte contre la pauvreté.

Quatre axes d'action

Si elle compte montrer l'exemple via quatre axes d'actions:
observation systématique du phénomène, élargissement du nombre
d'épiceries, création d'emplois sociaux et renforcement de la
consultation sociale. Cette dernière devrait à l'avenir concerner
25'000 personnes par année au lieu de 15'000.



Caritas appelle les milieux économiques et politiques à
agir.



L'organisation d'entraide demande que la pauvreté soit mieux
identifiée et documentée. «Pour l'heure, il n'existe ni objectifs
clairs, ni indicateurs fiables», a souligné Michèle
BergerWildhaber, vice-présidente de Caritas Suisse. Autre
revendication: que le minimum social d'existence soit mieux ancré
dans la loi.

Responsabiliser les autorités

La Confédération et les cantons devraient en outre promouvoir
les entreprises sociales, qui proposent une alternative à
l'exclusion du premier marché du travail. Enfin, Caritas exige
qu'une première formation professionnelle soit à la portée de tous,
sans limitation d'âge (lire encadré).



La Déclaration «Réduisons de moitié la pauvreté!» fait partie
d'une campagne plus large mise sur pied par Caritas. Les prochaines
étapes seront la pose d'affiches en janvier et l'organisation de la
Journée de la pauvreté en avril



ats/os

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Remettre la politique sociale à plat

Des milieux politiques, Caritas attend la mise en place d'une stratégie de réduction de la pauvreté au plan national. Actuellement, chaque canton calcule par exemple différemment le loyer moyen permettant de déterminer le droit à une aide sociale, a déploré Michèle BergerWildhaber.

De façon générale, les cantons romands sont plus généreux que les alémaniques, a ajouté Carlo Knöpfel. Une formule de calcul unifiée au niveau national devrait donc être mise au point. Quant aux normes fixées par la Conférence suisse des institutions d'action sociale en matière de forfait pour l'entretien, elles devraient devenir contraignantes.

La Confédération et les cantons sont en outre appelés à promouvoir les entreprises sociales, qui offrent un premier emploi aux personnes peu qualifiées et évitent leur exclusion sociale. Une collaboration interinstitutionnelle entre l'assurance chômage, l'assurance invalidité et l'aide sociale serait nécessaire.

Enfin, Caritas exige qu'une première formation professionnelle soit à la portée de tous, sans limitation d'âge. Cantons et communes sont notamment invités à améliorer la gestion des passages entre le jardin d'enfants et l'école, puis entre l'école et la formation professionnelle