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Obama dénonce les ratés du renseignement

Une réunion au sommet à Washington.
Une réunion au sommet à Washington.
Barack Obama a de nouveau pointé du doigt mardi les ratés des services de renseignement, qui auraient, selon lui, pu éviter la tentative d'attentat du 25 décembre. Le président s'exprimait à l'issue d'une réunion avec les dirigeants du renseignement, le vice-président Biden et plusieurs ministres.

Quelques heures avant l'inculpation du Nigérian qui a tenté de faire exploser un avion américain à Noël, Barack Obama a estimé que la
tentative d'attentat était la conséquence d'un "ratage"
potentiellement désastreux de la part des services de
renseignement. "Nous avons évité la balle, mais d'extrême
justesse."



"Cela n'a été évité que grâce à des individus courageux et non
parce que le système a bien fonctionné. C'est inacceptable", a
aussi affirmé le président, selon des propos rapportés par un haut
responsable américain.

"La plus extrême urgence"

Le locataire de la Maison Blanche s'est engagé à agir "avec la
plus extrême urgence" pour améliorer les conditions de sécurité
aériennes et a promis des changements dans la mise à jour de la
liste de surveillance des terroristes potentiels ou jugés comme
tels. "Nous devons faire mieux et nous ferons mieux", a ajouté
Barack Obama.



"Je veux des recommandations précises en vue de mesures de
correction pour régler ce qui a mal marché. Je veux que ces
réformes soient mises en oeuvre immédiatement afin que cela ne se
reproduise plus", a ajouté le président, vivement critiqué par
l'opposition républicaine pour sa politique de sécurité.



Barack Obama a en outre annoncé qu'il rendrait publiques "dans les
prochains jours" les conclusions de l'examen des procédures de
sécurité et des listes anti-terroristes qu'il a ordonné à la suite
de la tentative d'attentat.

Message reçu

Le directeur du Renseignement national Dennis Blair a pris acte
des critiques et a affirmé que les agences avaient bien reçu le
message. "Nous allons faire en sorte de pouvoir répondre aux
nouveaux défis", a-t-il commenté.



"Le système n'a pas réussi à arrêter Oumar Farouk Abdulmutallab, à
l'empêcher de monter à bord d'un avion et à entrer aux Etats-Unis.
Nous devons pouvoir empêcher de telles tentatives", a ajouté le
responsable de la coordination des différentes composantes du
renseignement.



Une vingtaine de personnes participaient à cette réunion au
sommet, parmi lesquelles la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, les
ministres de la Défense Robert Gates, de la Sécurité intérieure
Janet Napolitano et de la Justice Eric Holder, ainsi que les
directeurs de la CIA Leon Panetta et du FBI Robert Mueller. Aucune
mutation disciplinaire n'a été annoncée.

Les informations pas recoupées

Le 25 décembre, Oumar
Farouk Abdulmutallab, un Nigérian de 23 ans, a réussi à monter avec
des explosifs sur lui dans un avion de la compagnie Northwest
reliant Amsterdam à Detroit (nord des Etats-Unis) avec 290
personnes à bord. Sa bombe artisanale n'a pas complètement
fonctionné et il a été maîtrisé par des passagers.



L'enquête a montré que le père du suspect avait alerté en novembre
la diplomatie américaine au sujet de la radicalisation de son fils.
Mais ces informations n'ont été ni recoupées ni partagées par les
différentes administrations.



Barack Obama a estimé que les services concernés n'avaient pas
fait le lien entre les différentes informations dont ils
disposaient. Un premier rapport sur l'incident a permis de montrer
qu'il existait suffisamment d'informations pour interdire l'accès
de l'avion à l'auteur de la tentative d'attentat.



agences/boi

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Les pays sur liste noire très en colère

Plusieurs pays qui figurent sur la "liste noire" édictée par les Etats-Unis concernant la sécurité aérienne ont montré leur colère mercredi.

Cuba a fait part aux Etats-Unis de son mécontentement d'avoir été placé sur la liste des pays concernés par les mesures de sécurité renforcée dans les aéroports. Le principal diplomate américain sur l'île a été convoqué et une lettre de protestation lui a été remise.

Pour La Havane, ces nouvelles mesures répondent à des "motifs politiques" dans le but de justifier l'embargo commercial imposé depuis 47 ans à l'île.

La réponse de Washington n'a pas tardé. Cuba "offre un refuge à des terroristes", et ses ressortissants, ainsi que les passagers qui en proviennent, méritent donc de figurer sur la liste américaine des voyageurs à surveiller, a jugé un porte-parole du département d'Etat.

Le gouvernement nigérian a également exprimé son mécontentement mercredi. La décision américaine pourrait nuire aux relations entre Abuja et Washington, a indiqué la ministre de l'information, Dora Akunyili.

L'Afghanistan aussi est en colère. L'ambassadeur afghan à Washington a aussi estimé mercredi qu'il était "injuste" que ses compatriotes figurent sur la liste des 14 nationalités qui doivent subir des contrôles accrus lorsqu'ils se rendent aux Etats-Unis, jugeant que cela revenait à de l'"ostracisme".

Enfin, l'Algérie qualifie de "discriminatoires" les mesures de sécurité aux aéroports plaçant les Algériens en partance pour les Etats-Unis dans la catégorie des voyageurs à risque. «Ces mesures sont discriminatoires à l'égard des Algériens», a estimé l'ambassadeur algérien à Washington.

Les nouvelles mesures de sécurité américaines imposent une inspection des bagages et une palpation de sécurité des passagers à destination des Etats-Unis en provenance des pays suivants: Cuba, l'Iran, le Soudan, la Syrie, l'Afghanistan, l'Algérie, l'Arabie saoudite, l'Irak, le Liban, la Libye, le Nigeria, le Pakistan, la Somalie et le Yémen.