Les avalanches coûtent cher aux assurances accident
Les accidents dus aux avalanches coûtent cher aux assurances accident. Selon des chiffres publiés par Le Matin Dimanche, une personne prise dans une coulée coûte six fois plus cher qu'un blessé en pentes balisées.
D'après des calculs de la SUVA effectués pour Le Matin Dimanche , un skieur pris dans une
avalanche coûte près de 50'000 francs aux assurances accident,
contre 8000 francs pour une personne se blessant sur la
piste.
En cause, une durée d'hospitalisation souvent plus longue, des
blessures plus graves et des frais de sauvetage plus lourds en
raison du dispositif de recherche.
Entre 2003 et 2007, 66 accidents d'avalanche ont été pris en
charge par les assureurs accident. Ceux-ci ont coûté à la SUVA,
ainsi qu'aux autres assurances accident, près de trois millions de
francs.
Un chiffre élevé, d'autant qu'il ne concerne que des assurés
actifs. Les personnes sans activité lucrative, les jeunes ou encore
les étudiants sont eux pris en charge par d'autres types
d'assurances. Nombreux sur les pistes, les touristes ne sont pas
couverts en Suisse.
Mesures et prévention
En dépit des accidents de ces dernières semaines, la SUVA
n'envisage pas la prise de mesures particulières pour punir les
imprudents qui déclencheraient par mégarde une avalanche.
Actuellement, les assureurs peuvent réduire les prestations aux
assurés si les circonstances de l'accident font état d'une
"entreprise téméraire".
La baisse des prestations, comme les indemnités journalières ou
les rentes d'invalidité, peuvent fondre jusqu'à 50% selon les cas.
Sans citer de chiffres, la SUVA confirme qu'elle a déjà eu recours
à cette possibilité légale, dans "des situations exceptionnelles",
a indiqué son porte-parole.
Afin de rendre le public attentif aux risques d'avalanches et pour
contrer un phénomène en augmentation, l'assurance accident mise sur
la prévention. La SUVA publie notamment depuis plusieurs années une
brochure à l'intention des adeptes du hors-piste.
bkel
Publié
Les avalanches en chiffres
22 personnes décèdent chaque année sous une avalanche en faisant du hors-piste, selon la moyenne des dix années écoulées publiée par Le Matin Dimanche.
50% des accidents ont lieu les jours où le risque d'avalanche "est marqué", 30% les jours où il est "limité".
70% des avalanches se déclenchent dans les zones classifiées "à risque" par le bulletin des avalanches.
30% des amateurs de hors-piste sont des randonneurs et 70% des skieurs sortant des pistes balisées.
Stéphane Rossini veut punir les skieurs imprudents
Amateur de randonnée et skieur averti, Stéphane Rossini, le vice-président du Parti socialiste, s'est confié au Matin Dimanche au sujet des avalanches et des skieurs hors-piste.
Pour lui, les secouristes devraient pouvoir renoncer à sauver des skieurs téméraires pris dans une avalanche en cas de danger excessif.
"Dès lors que les secouristes sont en danger, ils doivent pouvoir renoncer, sans pression", à sauver les "inconscients" à l'origine d'avalanches, a déclaré Stéphane Rossini. "La menace de la non-intervention peut dissuader les plus téméraires".
"Il n'y a pas de raison qu'un sauveteur prenne un risque plus grand que celui qui en a déjà été pris par celui qui n'a pas respecté les recommandations. Dire aux gens, 'si vous avez un pépin, ce n'est pas sûr qu'on vienne vous aider', peut avoir un impact fort".
Le vice-président du PS s'est également déclaré favorable à un durcissement des sanctions vis-à-vis des skieurs imprudents.
"On pourrait imaginer un système souple, réglé non pas par les technocrates, mais par les professionnels. (...) Les sanctions sont plus efficaces si elles passent par le porte-monnaie".
"Personne ne trouve injuste d'amender un fou furieux qui roule à 200 km/h sur l'autoroute. Pour le hors-piste, c'est pareil".