Après avoir appris que le président du conseil d'administration
de La Poste Claude Béglé avait été sous mandat d'une grande société
indienne à 75%, le département de Moritz Leuenberger (DETEC) veut
des explications. Car parallèlement à ce mandat, le patron du géant
jaune occupait sa fonction à 50% à La Poste, rapporte Le Matin Dimanche .
Dans l'émission "Pardonnez-moi" de Darius Rochebin, diffusée
dimanche à 13h10 sur la TSR, Claude Béglé explique que le
Département de l'environnement, des transports, de l'énergie et de
la communication (DETEC) lui avait autorisé cette activité
commerciale pour l'Inde. Mais à Berne, on ignorait l'ampleur du
mandat et le temps qui lui était consacré.
Le dirigeant de la société indienne a affirmé à la SonntagsZeitung
que le chef de La Poste avait même annoncé pouvoir travailler à
80%. Il aurait, selon le patron indien, encaissé près de 500'000
dollars avant de quitter l'entreprise l'été dernier suite à un
conflit.
Un porte-parole du DETEC a expliqué vendredi soir que, tout en
ayant annoncé l'existence de ce mandat, "Monsieur Béglé n'avait pas
informé le DETEC des détails de son activité annexe". En outre, Le
Matin révèle qu'une partie du salaire privé de Béglé aurait été
versée à l'abri du fisc à Dubaï.
Critiques prises en compte
Ces nouvelles critiques vis-à-vis de Claude Béglé et les
explications de ce dernier seront prises en considération au
printemps, tandis que le Conseil fédéral choisira le conseil
d'administration de La Poste.
Vendredi, le groupe de travail préparant cette réélection, placé
sous la direction du secrétaire général du DETEC, Hans Werder, et
du chef de la toute-puissante administration fédérale des finances,
Peter Siegenthaler, a consulté les cadres supérieurs de La Poste.
Ils se sont presque unanimement prononcés contre la reconduction de
Béglé à son poste.
bkel
La classe politique amère
Suite aux révélations sur Claude Béglé, certains membres de la classe politique suisse n'hésitent pas à demander ouvertement la démission du patron de La Poste, toujours dans Le Matin Dimanche.
Le conseiller national Max Binder (UDC/ZH) exige une enquête de la commission de gestion et son collègue Urs Hany (PDC/ZH) s'étonne des "grosses erreurs" commises.
Le vice-président des libéraux-radicaux, Markus Hutter, estime lui que lors de l'engagement de Béglé, on n'a pas pris un minimum de renseignements "comme toute PME normale doit le faire".
Le camionneur et conseiller national Ulrich Giezendanner (UDC/AG) a pour sa part demandé purement et simplement la démission de Claude Béglé.