Le chef de l'opposition sortant Viktor Ianoukovitch, considéré
comme un proche du Kremlin, dispose d'une avance de 4,9 points sur
sa rivale, la Première ministre Ioulia Timochenko, d'après les
premiers résultats publiés par la commission électorale. 51% des
bulletins de vote ont été dépouillés.
"Un nouveau chapitre pour l'Ukraine"
"Ioulia Timochenko doit démissionner", a déclaré dimanche soir
Viktor Ianoukovitch. Je pense que Ioulia Vladimirovna (Timochenko)
doit se préparer à démissionner. Elle le comprend bien. En tout cas
je pense qu'une telle proposition lui sera faite", a-t-il déclaré
sur la chaîne de télévision Inter. "Je travaillerai pour former une
nouvelle majorité au Parlement. Un nouveau chapitre s'ouvre dans
l'histoire de l'Ukraine", a-t-il ajouté.
Toutefois, si les chiffres de ce sondage sont confirmés par les
résultats officiels, la candidate malheureuse pourrait ne pas en
rester là. En effet, les deux adversaires ont menacé d'en appeler à
la rue et aux tribunaux en cas de défaite sur fond de fraude. Dans
la journée, l'équipe de campagne de Ioulia Timochenko avait d'ores
et déjà annoncé qu'elle ne reconnaîtrait pas les résultats en
provenance de plus de 1000 bureaux de vote, soit environ 3% du
total des suffrages, en raison du refus opposé, selon elle, à ses
représentants de siéger parmi les assesseurs. Selon le premier
sondage sortie des urnes, les deux candidats ne seraient séparés
que de 3,2 points.
Première présidentielle depuis la "Révolution "Orange"
Pour ce second tour, quelque 37 millions d'électeurs étaient
appelés aux urnes pour désigner le successeur du président sortant
Viktor Iouchtchenko, arrivé loin derrière au premier tour. Lors du
premier tour, le 17 janvier, Viktor Ianoukovitch avait devancé sa
rivale de 10 points (35% des suffrages contre 25%), mais Ioulia
Timochenko était censée disposer, selon les observateurs, d'un plus
grand réservoir de voix en vue du second tour. Les sondages étaient
interdits entre les deux tours de l'élection.
Il s'agissait de la première élection présidentielle en Ukraine
depuis la «Révolution Orange» de 2004 qui avait vu l'instauration
d'un régime pro-occidental dans cette ancienne république
soviétique et l'arrivée au pouvoir du tandem
Iouchtchenko-Timochenko. Mais le duo a rapidement déraillé,
tournant à la bagarre permanente entre la Première ministre et le
président. Lors de la campagne, Viktor Ianoukovitch a promis
d'abandonner la candidature d'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN et de
donner au russe le statut de deuxième langue officielle, deux
grands sujets de discorde ces dernières années entre Kiev et
Moscou.
ap/ps