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17 heures sous la neige: témoignage d'un miraculé

Le jeune miraculé de 21 ans a déclaré avoir mangé de la neige pour survivre.
Le jeune miraculé de 21 ans a déclaré avoir mangé de la neige pour survivre.
Le Vaudois de 21 ans qui a survécu 17 heures sous une avalanche ce week-end à Evolène (VS) a témoigné lundi de son aventure. "Après coup je me rends compte que j'ai pris un risque inconsidéré et puéril", admet-il. L'expérience changera sa relation au hors-piste.

Sur son lit d'hôpital à Sion, Cédric Genoud ne semble pas
souffrir. Sauveteurs et médecins s'accordent pourtant à dire qu'il
est un vrai miraculé. "J'en ai conscience", lance le jeune qui
retient de son aventure "une longue nuit froide".



Emporté samedi vers 15h00, il a été retrouvé sain et sauf dimanche
vers 08h00. La nouvelle neige qui était tombée a agi comme un
aiguillon sur le skieur. "Je me suis dit qu'il fallait faire du
hors-piste", explique-t-il.



Habitué aux pentes vierges, il n'a pas pu résister. "J'ai commencé
sur une face nord, la neige tenait bien. Puis j'ai passé sur un
endroit ensoleillé", raconte le jeune homme. "D'un coup la coulée
est partie, sans que je m'y attende". Il s'est retrouvé à dévaler
la pente avant d'être enseveli par la neige. "Je me suis dit que ce
n'était pas réel".

De la neige en guise de nourriture

Lorsque tout s'est arrêté "je n'arrivais à bouger ni mes bras ni
mes jambes, c'était comme du béton". La seule partie de son corps
qu'il pouvait bouger était sa tête. Les mouvements lui ont permis
de créer un espace suffisant pour respirer et manger de la neige
pour s'hydrater.

Il a aussi constaté
l'arrivée de la nuit avec la baisse de la luminosité, et il a vu
des lumières. "J'ai beaucoup crié". Sans succès, même si les
sauveteurs sont demeurés sur les lieux jusque vers 01h30, avec des
lampes de faible portée, sur une zone à risque, précise le chef des
guides de la maison du sauvetage.



Selon le médecin qui a participé aux secours, Marc-André
Schaepfler, le skieur doit sa survie au fait que la nuit n'était
pas trop froide. "La neige isole quand même. Il n'était pas
complètement enseveli, il avait donc de l'air et la possibilité de
faire de petits mouvements", a-t-il expliqué dans Le
Nouvelliste.



En temps normal, une victime d'avalanche meurt étouffée, blessée
ou d'hypothermie 15 à 20 minutes après avoir été ensevelie. Or, le
jeune homme, dont la température corporelle était de 34 degrés
quand il a été retrouvé, "va très bien", a noté Jean-Marie Bornet,
porte-parole de la police valaisanne: "il va rester à l'hôpital
quelques jours".

Une nuit glaciale

La nuit a été éprouvante pour le rescapé. Il s'est efforcé de ne
pas s'endormir. "Je me suis dit que je ne devais pas abandonner,
pour les gens qui m'aiment. J'ai prié, c'est une des premières fois
de ma vie que j'ai fait ça". Une douleur à une hanche l'a aidé à
rester éveillé.



Lorsque la luminosité du jour est enfin arrivée, il a encore tenté
de s'extraire de la masse de neige en bougeant la tête. Il a
entendu le passage d'un hélicoptère, puis un second passage et
enfin la délivrance. "Je ne sais pas comment ils m'ont trouvé, mais
ils m'ont sorti d'un coup. Ce fut un des moments les plus
formidables de ma vie".



Le chef sauveteur sait ce qui l'a sauvé. "Au survol on a vu bouger
le casque gris qui dépassait de la neige", explique-t-il. Chez les
sauveteurs c'est l'étonnement qui prime. "Avec une météo un peu
défavorable, l'hélicoptère n'aurait pas pu sortir et on ne l'aurait
pas retrouvé".



Surtout que le jeune avait oublié son détecteur de victime
d'avalanches (DVA), "pour la première fois" dit-il. Pour lui
désormais les choses sont claires. "Ne pas sortir des pistes après
des chutes de neige, et toujours être accompagné pour faire du hors
piste", dit-il en guise de conseil.

Les sauveteurs aux anges

Les sauveteurs avaient dû quadriller la veille la région
d'Evolène pour finalement localiser une coulée d'avalanche de 50
mètres de large sur 150 mètres de long, loin du domaine skiable,
ainsi que la trace de ses skis qui se perdait dans la neige. Ils
sont alors immédiatement descendus par hélitreuillage et un
deuxième hélicoptère médicalisé a été appelé en renfort.



"On était en vol stationnaire à cinq mètres au-dessus de lui, on a
failli ne pas le voir", a expliqué Pierre-Yves Terrettaz au
Nouvelliste. "Nous avons dégagé la victime qui était bloquée sous
50 centimètres de neige et là, nouvelle surprise, il était
conscient et même assez lucide", explique-t-il.



"C'était assez merveilleux, on ne vivra pas souvent un tel
événement dans une carrière de sauveteur", a conclu Pierre-Yves
Terrettaz.



agences/bkel

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Autriche: 12 morts dans des avalanches depuis janvier

Un skieur allemand, pris dimanche dans une avalanche sur le massif du glacier du Pitztal en Autriche, est décédé dans la nuit de dimanche à lundi à l'hôpital d'Innsbruck.

Ceci porte le bilan autrichien des avalanches à 12 morts depuis début février, a annoncé la police.

Le skieur avait pu être sauvé des masses de neige par son compagnon, qui avait réussi à alerter les secours. Après une réanimation sur place, il avait été transféré à la clinique universitaire d'Innsbruck où il est décédé dans la nuit.

Lundi matin, les services météorologiques ont maintenu le risque d'avalanche à un niveau très élevé, à trois sur une échelle de cinq, sur une partie du massif alpin en Basse Autriche. Ils ont demandé aux skieurs "de s'abstenir" de pratiquer le ski hors piste.