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Salaires: les femmes ont perdu du terrain en 2008

L'USS a plaidé jeudi pour qu'un effort supplémentaire soit fait en matière d'égalité homme/femme.
L'USS a plaidé jeudi pour qu'un effort supplémentaire soit fait en matière d'égalité homme/femme.
Pour la première fois depuis 1996, la différence entre les salaires des femmes et des hommes est reparti à la hausse en 2008. A quelques jours de la journée de la femme, l'Union syndicale suisse exhorte les entreprises et les politiques à s'engager activement pour l'égalité salariale.

Après une phase d'amélioration, l'inégalité salariale entre
hommes et femmes s'est à nouveau creusée en Suisse, passant de
18,9% en 2006 à 19,3% en 2008, selon les indicateurs réactualisés
et publiés jeudi par l'Office fédéral de la statistique
(OFS).



"Peu de lois sont autant ignorées que la loi fédérale sur
l'égalité" entre femmes et hommes, entrée en vigueur en 1996, a
déclaré jeudi devant la presse à Berne la conseillère nationale
Franziska Teuscher (Verts/BE), coprésidente de la Commission
féminine de l'Union syndicale suisse (USS).



Lorsque les hommes et les femmes travaillent cinq jours, les
femmes ne sont payées que pour l'équivalent de quatre jours,
a-t-elle relevé. "Si les hommes étaient concernés par de telles
discriminations, il y a longtemps que la loi sur l'égalité serait
appliquée", a affirmé la conseillère nationale.

Le privé malmène

La progression s'est élevée à 0,1% en 2007 et à 0,4% en 2008,
indiquent ces chiffres que le syndicat Unia a analysés et présentés
en vue de la journée des femmes lundi. Ainsi, les femmes ont touché
en moyenne 5040 francs par mois en 2008, soit 19,3% de moins que
leurs collègues masculins (6248 francs).



Les différences sont plus marquées dans le secteur privé. Elles se
sont chiffrées à 19,4% en 2008, contre 19,1% en 2006. Les
disparités sont particulièrement perceptibles dans les domaines
d'activité offrant des salaires élevés. Dans les services
financiers, une femme a gagné en moyenne 36,8% de moins qu'un
homme, selon l'OFS.



Unia juge "choquante" l'augmentation des écarts parmi les cadres
intermédiaires et supérieurs. Et ce d'autant plus que le niveau de
formation des femmes n'a cessé de s'améliorer.



Le syndicat pointe aussi du doigt la progression des bonus. Ces
rémunérations spéciales ne sont pas réparties de façon neutre,
déplore Unia. Dans le secteur bancaire, la part des bonus au
salaire total atteint 34% chez les hommes et 15% chez les
femmes.

Mauvais exemple du public

Le secteur public ne montre pas l'exemple, a souligné Michela
Bovolenta, secrétaire centrale du syndicat des services publics
(SSP). Les employées de la Confédération ont gagné en moyenne 12,9%
de moins que leurs collègues masculins en 2008, un niveau stable
par rapport à 2006.



Les différences sont plus marquées dans le secteur public
cantonal, même si elles se sont réduites en deux ans (17,4% en
2008, contre 18,8% en 2006). Au niveau communal, l'écart entre les
salaires a été le plus bas en 2008 (8,9%). Globalement, les
différences salariales en Suisse relèvent de la discrimination dans
40% des cas, selon l'OFS.



ats/bri

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Femmes au Parlement: la Suisse, 27e mondiale

Le nombre de femmes siégeant dans les parlements est en augmentation, a révélé mercredi une étude de l'Union interparlementaire (UIP).

En 2010, l'objectif de parité demeure toutefois très lointain, car les sièges des parlements du monde entier ne sont peuplés en moyenne que de 18,8% de femmes.

En 1995, l'ONU avait établi un objectif de 30% à atteindre. La moyenne mondiale de femmes parlementaires était alors de 11,3%. L'évolution demeure lente, avec une augmentation d'un demi-point par rapport à l'année précédente.

La Suisse frise l'objectif à atteindre, avec 29% de femmes au Conseil national l'an dernier. La Confédération se situe au 27ème rang du classement mondial de la représentativité politique des femmes.

Les bons élèves se recrutent principalement parmi les pays nordiques: la Suède (46,4% de femmes parmi les députés), l'Islande (42,9%), la Finlande (40%) et la Norvège (39,6%) se retrouvent tous parmi les dix premiers.

Certains pays africains figurent également dans le haut du palmarès. Le Rwanda est le premier de la classe, avec 56,3 % de femmes siégeant au Parlement. L'Afrique du Sud occupe la troisième place (44,5%), le Mozambique (39,2%) et l'Angola (38,6%) respectivement la neuvième et dixième place.

A l'autre bout du spectre, dix pays se distinguent par l'absence de femmes au Parlement. Le bonnet d'âne va notamment à l'Arabie saoudite, au Qatar et à des petits Etats insulaires.

Initiative "dialogue sur l'égalité des salaires"

Face à cette évolution, les syndicats demandent aux entreprises de contrôler leurs salaires, d'éliminer toute forme de discrimination en fonction du sexe et de rendre les salaires transparents.

Ils les appellent à rejoindre le "dialogue sur l'égalité des salaires" lancé en 2009 par les organisations faîtières des employeurs et la Confédération. Cette initiative incite les entreprises à constater s'il existe des discriminations. Le contrôle est fait sur la base du logiciel Logib, mis à disposition par la Confédération.

Si ce dialogue devait échouer, les syndicats menacent de réinscrire à l'ordre du jour politique la prise de mesures étatiques de contrôle. Dans une lettre ouverte, l'USS demande aussi aux présidentes de la Confédération Doris Leuthard, du Conseil national Pascale Bruderer et du Conseil des Etats Erika Forster de s'engager activement pour l'égalité des salaires entre hommes et femmes.

Selon le site internet du Bureau fédéral de l'égalité, seules deux entreprises - Novartis et Tornos - participent au "dialogue sur l'égalité des salaires".