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Alinghi boit la tasse. Oracle s'envole et gagne

Oracle et son aile ont littéralement soufflé Alinghi.
Oracle et son aile ont littéralement soufflé Alinghi.
Le Challenger Oracle a remporté haut la main (2-0) son duel face à Alinghi, sur le plan d'eau de Valence. La Coupe de l'America retourne donc aux Etats-Unis. A moins d'un énième rebondissement en justice...

La Coupe de l'America quitte l'Europe. Alinghi n'a pas été en
mesure de défendre son titre face au Challenger Oracle, extrêmement
performant grâce à son aile "magique". Sur le plan d'eau de
Valence, Ernesto Bertarelli et ses navigants ont été dominés de la
tête et des épaules 2-0.



Au passage à la première bouée (à un tiers du parcours en triangle
de 39 milles), Oracle avait 28 secondes d'avance sur Alinghi, qui a
pourtant mené pendant ce premier bord, et les Américains
augmentaient rapidement leur avance pendant le second bord.

Nouvelle pénalité

Le catamaran d'Alinghi, barré au
coup d'envoi par Ernesto Bertarelli, a été pénalisé (un tour sur
lui-même à effectuer sur le parcours) pour ne pas avoir respecté
les délais pendant le pré-départ. Mal parti, Alinghi 5 est ensuite
bien revenu avant de compter jusqu'à 600 mètres d'avance grâce au
bon travail du Français Loïck Peyron, qui avait récupéré la
barre.



Les Suisses ont également posé une réclamation, en hissant le
pavillon rouge. Mais cette protestation (contre l'adversaire, le
comité de course...) ne "sera jugée qu'après la régate",
selon les organisateurs. Le trimaran d'Oracle, avec son
propriétaire Larry Ellison à bord (en tant que membre de la cellule
arrière), avait pris un meilleur départ (24 secondes
d'avance).



Protêt, recours, réclamations? Peu importe en fin de compte, car
Oracle a démontré sur l'eau qu'il était meilleur qu'Alinghi. Et de
loin...



Détenteurs de la Cup de 1851 à 1983, puis de 1987 à 1995, les
Etats-Unis ont lavé ce que le monde anglo-saxon considérait comme
un immense affront, le déménagement de l'aiguière d'argent sur le
Vieux Continent, qui plus est dans un pays comme la Suisse, privé
d'accès direct à la mer.



Lauréat historique en 2003 puis Defender victorieux en 2007,
Alinghi n'avait tout simplement pas les armes pour lutter contre le
défi de San Francisco. Vainqueur sans appel d'une folle et
dispendieuse course technologique grâce d'une part et surtout à
l'aile rigide utilisée en lieu et place d'une grande voile
traditionnelle, et d'autre part à sa plus grande intelligence
tactique, le représentant du Golden Gate Yacht Club a clairement
mérité son succès.

Spithill "le Pitbull" au Panthéon

Et ce malgré les
talents du skipper d'Alinghi Brad Butterworth, vainqueur des quatre
précédentes éditions (deux fois avec les Suisses et deux fois avec
Team New Zealand). Considéré comme un des meilleurs barreurs de la
planète en match



racing, l'Australien James Spithill (30 ans) a ainsi
définitivement gagné sa place au Panthéon de la Coupe de l'America.
Le "Pitbull" a une nouvelle fois fait preuve d'une maîtrise totale
aux commandes du trimaran US. Supérieur à tous les niveaux,
l'équipage challenger n'a laissé aucune chance au Defender
genevois.

Ellison l'emporte sur Bertarelli

Plus que la simple issue sportive, cette 33e édition de la Cup a
avant tout scellé la victoire du patron d'Oracle Larry Ellison -
cette fois-ci présent sur le bateau - sur Ernesto Bertarelli,
barreur et boss d'Alinghi, les deux milliardaires s'étant livré une
guerre sans merci devant les tribunaux depuis l'été 2007.



Déjà poussée à la faute vendredi dans la phase de départ, la
cellule arrière du defender genevois s'est une fois de plus fait
piéger, se trouvant dans une zone interdite à 5 minutes du coup
d'envoi de la régate. Résultat: une nouvelle pénalité qui a
pratiquement tué tout suspense avant l'heure.

Fin de l'aventure?

Un fait de course qui a conforté
Oracle dans son pari pris au moment de choisir son barreur pour ce
"DoG Match". En misant sur Spithill plutôt que sur le Français
Franck Cammas, le défi américain a privilégié l'expérience en match
racing plutôt que celle du multicoques. Avec 15 ans de pratique
derrière lui, l'Australien a pu se concentrer, ces deux dernières
années, à apprendre la navigation sur trimaran. Un choix qui s'est
avéré payant.



Ce cinglant revers pourrait du même coup marquer la fin du
chapitre Coupe de l'America dans la vie d'Ernesto Bertarelli. Le
Genevois avait en effet laissé entendre, à l'automne 2008, qu'en
cas de défaite, il pourrait ne pas prolonger l'aventure. L'orgueil
de reprendre le trophée aux Américains dans une Coupe
traditionnelle prendra-t-il le dessus?



agences/bao

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Valence, 33e Coupe de l'America (best of 3)

2e régate
BMW Oracle (USA) bat Alinghi (S/Defender) avec 5'26" d'avance

1re régate
BMW Oracle bat Alinghi avec 15'28" d'avance

ORACLE REMPORTE LA 33E COUPE DE L'AMERICA

Ernesto Bertarelli: "Je félicite Oracle. Son bateau était le plus rapide. Nous avons donné le meilleur de nous-même. Nous acceptons la défaite la tête haute. Oracle a mené, par ailleurs, un combat judiciaire qui fut payant. La Cour de New York a été très réceptive. Il est dur pour les Européens de s'opposer à une telle stratégie. Quant à l'avenir, je ne peux encore rien dire ce soir. Je veux voir quelle sera l'évolution qu'Oracle donnera à la Coupe avant de prendre une décision".

Brad Butterworth (skipper d'Alinghi): "On est un peu déçu que toute l'affaire soit terminée en deux courses, mais il faut reconnaître les mérites d'Oracle. Ce qu'ils ont mis au point est comme un avion, pas un bateau. Ils méritaient donc de nous battre. Ils sont allés très vite et ont bien navigué."

MASCALZONE PROCHAIN "CHALLENGER DE REFERENCE"
Le défi italien Mascalzone Latino va être désigné par les Américains d'Oracle "challenger de référence" (qui fixe les règles avec le défenseur) de la 34e Coupe de l'America, a laissé entendre dimanche soir le patron d'Oracle, Larry Ellison.

En réponse à une question, il a ensuite fortement suggéré qu'il s'agirait de son "bon ami" Vincenzo Onorato, qui dirige le défi italien. Mascalzone Latino, qui a participé à l'édition 2007 de la "Cup" à Valence, a toujours soutenu Oracle dans son litige avec Alinghi sur les modalités de l'épreuve.

Ellison a par ailleurs annoncé que la 34e édition de la "Cup" reviendrait à un format traditionnel avec de multiples challengeurs et probablement aux monocoques, après les multicoques de la 33e édition.