Hamdani toujours à Tripoli, Goeldi s'est rendu

Interrogée sur les ondes de la RSR, l'épouse de Rachid Hamdani a
indiqué lundi que son mari, blanchi par la justice libyenne, avait
reçu son visa de sortie, mais qu'il devait encore remplir une
formalité au ministère des Affaires étrangères à Tripoli, avant de
pouvoir quitter la Libye.



De son côté, Daniel Graf, porte-parole d'Amnesty International, a
indiqué que Rachid Hamdani "devrait pouvoir partir dans les
prochaines heures", sans autre précision.



Après sa sortie de l'ambassade de Suisse, qui a été encerclée par
plusieurs dizaines de policiers libyens, Rachid Hamdani est monté à
bord d'une voiture de la représentation suisse escortée par la
police. Il s'est ensuite rendu au service des passeports, où il a
obtenu son visa de sortie.



Plus tôt dans la journée, l'avocat de Rachid Hamdani avait déclaré
que l'homme d'affaires était en route pour la Tunisie, dont les
frontières sont à 170 kilomètres à l'ouest de Tripoli. Rachid
Hamdani possède la double nationalité, suisse et tunisienne.

Amnesty International mécontent

Max Goeldi a lui aussi quitté de son
propre chef l'ambassade où il était réfugié depuis des semaines et
il a été emmené par les autorités libyennes. Tripoli lui avait
donné comme ultimatum ce lundi à 12h pour s'exécuter. Selon son
avocat, son client, qui avait été condamné en appel à quatre mois
de prison pour "séjour illégal en Libye", devrait être conduit à la
prison de Aïn Zara, près de Tripoli.



"Nous allons par la suite déposer une demande de grâce auprès du
Conseil supérieur des instances judiciaires", a ajouté son avocat.
Selon celui-ci, Max Goeldi sera détenu dans une "prison ouverte où
il pourra recevoir de la visite à tout moment". Il bénéficiera des
services d'un traducteur ainsi que d'une assistance médicale
permanente.



Amnesty International s'est réjoui du fait que Rachid Hamdani
puisse quitter la Libye, mais juge en revanche "tout à fait
tragique" que Max Goeldi paie pour l'affaire Kadhafi. "La plainte
contre Max Goeldi a été formulée à l'évidence pour des motifs
politiques et la procédure à son encontre est malhonnête", a
déclaré son porte-parole.

Ultimatum libyen

L'ambassade suisse a
jusqu'à lundi midi pour remettre le Suisse ou des mesures seront
prises contre elle.

Moussa Koussa, ministre
libyen des Affaires étrangères

Le ministre
libyen des Affaires étrangères, Moussa Koussa, avait auparavant
informé des représentants diplomatiques européens à Tripoli de
l'ultimatum suivant: "L'ambassade suisse a jusqu'à lundi midi pour
remettre le Suisse ou des mesures seront prises contre elle", sans
préciser la nature de ces mesures.



Ce développement survient alors que l'UE cherche une solution à la crise qui oppose Berne à Tripoli:
les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, réunis
lundi à Bruxelles, doivent en effet évoquer la question, a indiqué
le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos.



L'Union européenne a par ailleurs affiché dimanche sa solidarité avec la Suisse dans cette crise.
Plusieurs ambassadeurs européens se sont rendus dans l'ambassade de
Suisse à Tripoli pour empêcher un assaut des forces de l'ordre
libyennes, a déclaré lundi le chef de la diplomatie
autrichienne.

Le DFAE continue de travailler

De son côté, le Département fédéral
des affaires étrangères a fait savoir dans un communiqué qu'il
"continue de travailler à une solution" dans la crise entre la
Suisse et la Libye. Les services de Micheline Calmy-Rey n'ont
toutefois pas fait plus de commentaires sur les récents
développements de l'affaire.



Le DFAE rappelle par ailleurs que "la sécurité des représentations
étrangères relève toujours de la responsabilité de l'Etat
hôte".



La présidente de la Confédération est pour sa part en visite à
Madrid pour évoquer cette affaire. L'Espagne, qui assure la
présidence tournante de l'Europe, a proposé sa médiation dans cette
affaire. La présence de Doris Leuthard en Espagne survient après un
week-end d'intenses négociations en Allemagne. Rien n'a filtré de
ces pourparlers.



agences/boi