Silvio Scaglia, contre lequel le parquet de Rome avait émis
mardi un mandat d'arrêt, a atterri à l'aéroport romain de Ciampino,
a indiqué à l'AFP la police financière. Il a été transféré à la
prison de Rebibbia dans la capitale italienne. L'homme d'affaires
rentrait d'un voyage professionnel à l'étranger.
Cette figure de la "nouvelle économie" italienne, qui est l'un des
hommes les plus riches du pays, devrait être interrogée vendredi ou
samedi.
Innocence clamée
Silvio Scaglia a clamé son innocence dans cette affaire. "Je
suis absolument serein quant à la correction de mon comportement et
de celui du groupe que j'ai dirigé", avait-il affirmé mercredi dans
une déclaration écrite transmise à la presse. Il disait souhaiter
répondre aux questions des magistrats au plus vite.
A part Silvio Scaglia, la justice italienne a émis des mandats
d'arrêt contre 55 personnes, dont le sénateur Nicola Di Girolamo,
membre du Peuple de la liberté (PDL), le parti de Silvio
Berlusconi, et d'autres responsables de Fastweb (détenu à 82% par
Swisscom) et de Telecom Italia Sparkle, filiale de Telecom
Italia.
Quant à l'actuel patron de Fastweb Stefano Parisi, qui est sous le
coup de l'enquête mais qui ne fait pas l'objet d'un mandat d'arrêt,
il a aussi clamé son innocence. "Le groupe n'a jamais détourné de
fonds, n'a jamais commis de fraude fiscale", a-t-il assuré à la
presse mercredi. Il n'a aucune intention de démissionner.
Implication présumée de la mafia
Fastweb et Telecom Italia Sparkle sont accusées d'avoir facturé
près de 2 milliards d'euros de services téléphoniques jamais
effectués auprès de sociétés étrangères de complaisance, fraudant
de cette manière le fisc pour un montant total de 365
millions.
Telecom Italia a annoncé mercredi que la justice italienne avait
mis sous séquestre environ 300 millions d'euros (440 millions de
francs) de fonds de Telecom Italia Sparkle, montant correspondant à
la TVA qu'elle aurait détournée.
De plus, le parquet de Rome a réclamé une mesure de mise sous
tutelle à l'encontre des deux entreprises, sur laquelle un juge se
prononcera le 2 mars. L'enquête a fait ressortir une implication
présumée de la mafia calabraise, la 'Ndrangheta, à travers le
sénateur Di Girolamo.
ats/bkel