Une quinzaine de femmes déguisées en ouvrières, infirmières et
autres cuisinières ont présenté lundi, sur la Place fédérale, la
facture à un soi-disant capitaliste affublé d'un chapeau-melon et
d'un cigare. Dans la foulée, l'USS a adressé à l'Union patronale
une lettre appelant les employeurs à prendre le taureau par les
cornes.
La centrale syndicale a profité de cette opération pour lancer au
niveau national la journée d'action sur l'égalité des salaires, qui
aura lieu mercredi. Des manifestations sont prévues dans une
quarantaine de localités.
Toujours un temps de retard
2006 est une année à marquer d'une pierre blanche pour les
femmes. L'entrée en vigueur de la loi sur l'égalité a 10 ans, la
grève nationale des femmes 15 ans, l'article constitutionnel sur
l'égalité des droits 25 ans et le droit de vote 35 ans.
Le 7 février 1971, les citoyens suisses accordaient à une majorité
de 65,7 % le droit de vote et d'éligibilité aux femmes sur le plan
fédéral. Dix-sept des 25 cantons avaient dit oui. La Suisse a été
un des derniers pays en Europe à accorder ces droits aux femmes
après un échec en 1956.
Le 26 novembre 1990, le TF a contraint Appenzell Rhodes
intérieures, dernier canton réfractaire, à instaurer le suffrage
féminin.
ats/jab
Chronologie de la lutte contre les inégalités salariales
- En 1977, le Tribunal fédéral avait été saisi d'un premier cas d'inégalité salariale entre hommes et femmes. Le TF avait donné raison à une institutrice neuchâteloise discriminée.
- Le 14 juin 1981, le peuple approuvait par 60,3 % des voix l'article constitutionnel sur l'égalité des droits entre femmes et hommes.
- En 1989/90, le TF avait mis un point final à des années de conflit sur des discriminations salariales en donnant raison à deux fonctionnaires valaisannes et à six infirmières zurichoises.
- Le 14 juin 1991, plusieurs dizaines de milliers de femmes ont participé à une «grève nationale» pour protester contre la persistance des inégalités.
- Le 1er juillet 1996, la loi sur l'égalité entre femmes et hommes entrait en vigueur. Elle interdit la discrimination dans la vie professionnelle et améliore les moyens juridiques de faire respecter l'égalité des salaires.