A Lausanne, Berne et Zurich, les taux dépassent la limite légale de plus de moitié. La limite journalière légale est de 50 microgrammes/m³.
C'est dans la capitale que la situation est la plus mauvaise.
Samedi, la moyenne pour 24 heures était de 133 microgrammes par
mètre cube, selon les chiffres actualisés de l'Office fédéral de
l'environnement (OFEV) disponibles sur internet. A Lausanne, elle
était de 110 µg/m3, et à Zurich, de 118 µg/m3.
Seules trois stations annonçaient des enregistrements inférieurs à
la limite: Lugano et deux stations situées à plus de 1000 mètres
d'altitude.
Valeur limite dépassée depuis 10 jours
Dans certaines villes, le dépassement de la valeur limite dure
depuis plus de dix jours. Ces valeurs élevées sont caractéristiques
en hiver. L'air froid, en bas, se mélange mal à l'air chaud, en
altitude. La présence d'un stratus peut contribuer à cette
situation, qui dure parfois plusieurs semaines.
Depuis 1979, les valeurs limites sont dépassées entre 30 et 80
jours par an dans les agglomérations, selon l'OFEV. Il est en
revanche très rare de dépasser les 130 µg/m3.
Un stratus persistant
Les fortes concentrations de particules fines sont dues aux
conditions météorologiques actuelles. Elles se distinguent par de
l'air froid sous le stratus et de l'air plus chaud au-dessus.
L'apparition d'un vent d'ouest ou de la pluie pourrait modifier la
donne. L'inversion atmosphérique qui prévaut actuellement n'est pas
inhabituelle en hiver.
Mesures volontaires
Préoccupé par cette absence de brassage de l'air, les autorités
du canton de Berne ont récemment publié un communiqué demandant à
la population de restreindre ses trajets en voiture individuelle et
de rouler «feutré».
Elles ont également recommandé l'achat de véhicules équipés d'un
filtre à particules, ainsi qu'une consommation modérée de bois dans
les cheminées, petits poêles ou en plein air.
Le canton d'Argovie a aussi appelé ses citoyens à prendre des
mesures volontaires pour lutter contre ce phénomène.
ats/sn
Particules fines, kesako?
Elles proviennent principalement du trafic, de l'industrie, des chantiers, des machines agricoles et forestières, des chauffages.
Elles sont particuliè- rement nocives pour les petits enfants, les malades chroniques, les personnes souffrant d'une déficience immunitaire, les personnes âgées ainsi que celles atteintes d'affections pulmonaires et cardio-vasculaires.
Les particules se répandent dans tout le corps via le système respiratoire, provoquant diverses maladies telles que toux, arrêts cardiaques ou cancers du poumon. Selon l'OFEV, 3700 personnes meurent prématurément à cause de la pollution chaque année.
Plan d'action de Leuenberger attendu lundi
La Confédération ne reste pas inactive face à ces taux alarmants. Le président et ministre de l'environnement Moritz Leuenberger doit présenter lundi un paquet de mesures qui vise à limiter les effets sur la santé des particules fines.