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La guerre contre l'ambroisie est lancée

L'ambroisie, une plante fortement allergène à éradiquer
L'ambroisie, une plante fortement allergène à éradiquer
L'ambroisie, qui constitue une menace sérieuse pour la santé selon les spécialistes, doit être éradiquée de Suisse. Tout un chacun est appelé à participer à l'élimination de ce véritable fléau.

Le pollen de l'ambroisie à feuille d'armoise (Ambrosia
artemisiifolia), répandu entre août et octobre, est très allergène:
il peut provoquer de l'urticaire, des rhinites, des conjonctivites
voire des crises d'asthme.



Les pollens peuvent également entrer dans les poumons et causer
une inflammation ou un oedème. C'est ce qu'ont souligné, jeudi,
lors du lancement d'une campagne d'information, à Genève comme à
Waedenswil, les spécialistes de la station fédérale Agroscope
Changins-Waedenswil (ACW).



Chacun - et pas seulement les agriculteurs ou les propriétaires de
terrains ou jardins - est invité à participer à l'arrachage de
l'ambroisie.

Déjà sur tout le Plateau

Importée d'Amérique du Nord au milieu du XIXème siècle,
l'ambroisie a atteint la Suisse en remontant la Vallée du Rhône.
Depuis une dizaine d'année, le nombre des plantes a augmenté et les
premiers cas d'allergie à l'ambroisie ont été signalés à Genève il
y a quatre ans.



Actuellement, la plante est déjà disséminée sur tout le Plateau
et, selon Christian Bohren, de l'ACW, on assiste au début d'une
invasion. Pour le responsable de la lutte contre l'ambroisie dans
le canton de Zurich, Gabriel Popow, il est encore possible
d'arrêter l'extension de cette plante exotique.

Arrivée par Genève

A Genève, depuis 2000, une dizaine de zones agricoles avec des
populations importantes d'ambroisie sont surveillées et objet de
mesures de destruction. Un groupe de travail multidisciplinaire est
à l'oeuvre depuis 2001. Dans les cantons de Berne et Zurich, il est
obligatoire de signaler la présence de l'ambroisie et d'arracher
les plantes.



L'ambroisie est arrivée en Suisse par le canton de Genève en 2000,
selon les agronomes. La dissémination des graines est généralement
le fait de transports humains - véhicules, chaussures, transports
de matériaux terreux - ou des oiseaux. La plante se retrouve donc
non seulement dans les champs mais également au bord des routes,
dans les jardins, les terrains en friche ou le long des voies de
chemin de fer.

Allergies sérieuses

Tant les autorités que les particuliers sont invités à agir sans
délai contre l'ambroisie, selon l'ACW. Le pollen est en effet
fortement allergène. Dans les régions déjà sérieusement contaminées
comme la Vallée du Rhône, la Vallée du Po, la Hongrie et les pays
des Balkans, de 6 à 15 % de la population présentent des symptôme
d'allergie : rhume des foins, rhino-conjonctivite, larmoiements,
démangeaisons.



Jusqu'ici, selon le Dr Taramarcaz, de l'Hôpital universitaire de
Genève, les cas ont été peu nombreux en Suisse mais ils pourraient
se multiplier rapidement. Les allergies surviennent entre août et
octobre. Les symptôme sont d'autant plus prononcés que le taux des
pollens dans l'air est élevé mais des taux très faibles peuvent
déjà induire des symptômes chez les gens sensibles.



ap/jab

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Une liste noire

L'ambroisie n'est de loin pas la seule plante exotique dont il faudrait se débarrasser ou, pour le moins, dont l'expansion doit être arrêtée.

Elle figure en effet avec 18 autres plantes sur la "liste noire" de la Commission suisse pour la protection des plantes. La quasi-totalité (17) de ces plantes indésirables ont pour caractéristique de se répandre au détriment de nombreuses espèces autochtones.

Dites "néophytes" parce qu'elles ont été introduites depuis moins de cinq siècles - c'est-à-dire la découverte du continent américain - ces plantes exotiques sont dommageables pour la diversité biologique, la santé et l'économie.

Parmi les plantes de la liste noire suisse, on note entre autres l'armoise des frères Verlot, la berce du Caucase, le chèvrefeuille du Japon, les renouées de l'Himalaya et du Japon, la ronce d'Arménie et le séneçon du Cap.

Les plantes de cette liste présentant des risques sanitaires qui peuvent être graves sont l'ambroisie, la berce du Caucase, le sumac et le solidage du Canada.

Arrachage de l'ambroisie : mode d'emploi

Le mal, littéralement, doit être attaqué à la racine. Qui rencontre de l'ambroisie doit signaler sa présence à la commune et l'arracher avec sa racine.

Il s'agit, selon les spécialistes, de rechercher systématiquement les pousses d'ambroisie dans les jardins entre juin et août, notamment dans les lieux où de la nourriture pour oiseaux a été répandue.

La plante doit impérativement être arrachée avec sa racine - et pas seulement coupée - en portant des gants. Le port d'un masque respiratoire est recommandé pendant la période de floraison.

Les plantes arrachées doivent être traitées comme des ordures et incinérées. Il ne faut en aucun cas les placer sur un compost, un fumier ou des déchets verts, ce qui ne détruit nullement les graines.