Le camp rose-vert a plaidé en vain pour le statu quo,
considérant cet abaissement comme dangereux pour la santé des
jeunes travailleurs, en particulier pour les apprentis qui doivent
affronter de front travail et formation.
Son compromis visant à maintenir à 20 ans l'âge limite pour les
seuls apprentis a été rejeté par 91 voix contre 79.
Chômage des jeunes
Pour le camp bourgeois, l'abaissement de l'âge de protection à
18 ans offre en effet aux jeunes la possibilité de travailler comme
des adultes et donc d'être plus concurrentiels.
De plus, des étudiants pourront travailler le soir ou le week-end
pour financer leurs études. Cela contribuera à réduire le taux de
chômage chez les jeunes, a dit Josef Leu (PDC/LU).
Une fausse argumentation selon le syndicaliste Jean-Claude
Rennwald (PS/JU). «La lutte contre le chômage passe d'abord par une
politique économique au service de la croissance et par des mesures
en faveur de la création de places d'apprentissage», a-t-il
affirmé.
Pas sans protection
Les jeunes ne seront pas démunis, puisqu'ils disposeront des
mêmes protections que les autres travailleurs, a répliqué Hansruedi
Wandfluh (UDC/BE). Personne ne peut être contraint à travailler la
nuit, a-t-il rappelé.
Si ce n'est pas suffisant, le Conseil fédéral pourra toujours
édicter de nouvelles dispositions sur le travail de nuit, a précisé
le ministre de l'Economie Joseph Deiss. Il pourrait par exemple
réglementer le nombre de nuits maximal par année pour les apprentis
de certaines branches.
Pour la droite enfin, abaisser l'âge de protection permet
d'aligner le droit suisse sur celui en vigueur dans l'Union
européenne et de le faire correspondre à la majorité civile.
agences/ant
Référendum?
La Jeunesse syndicale va demander au comité de l'USS de lancer le référendum, a indiqué à l'ats son président Jean Christophe Schwaab. La décision sera prise le 28 juin.
L'abaissement de l'âge de la protection de la jeunesse de 20 à 18 ans décidé par le Conseil national détériorera les conditions de travail des jeunes travailleuses et travailleurs, en particulier des apprenti(e)s, déplore l'Union syndicale suisse (USS).
"Notre système de formation professionnelle dual est très exigeant et requiert des jeunes en formation un engagement très soutenu. Ces jeunes doivent supporter la double charge du travail et de l'école."
Alors que les vacances d'été sont toutes proches, des milliers de jeunes n'ont toujours pas trouvé de place d'apprentissage. Selon l'USS, ils ont besoin que l'économie et l'État s'engagent plus en faveur de la création de telles places, et non pas que leurs futures conditions de travail se trouvent détériorées.