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Les mauvais payeurs se multiplient en Suisse

Les Suisses rechignent de plus en plus à régler leurs factures, en particulier dans les centres urbains. La palme revient aux Bâlois, suivis des Vaudois. L'an dernier, 2,5 millions ordres de paiement ont été envoyés.

La morale de paiement des Suisses empire d'année en année et de
manière dramatique, a relevé Thomas Kast, président de
l'Association des sociétés fiduciaires de recouvrement (VSI), jeudi
devant la presse à Zurich. Ce comportement ne s'explique plus par
la mauvaise conjoncture économique, mais par un changement de
mentalité, la vie à crédit devenant la norme.

Les villes surtout

Pour la deuxième fois, la VSI - qui compte 40 membres et
contrôle 80 % du marché du recouvrement en Suisse - a dressé une
carte géographique des débiteurs, en calculant un indice
d'encaissement. Les résultats montrent de grandes différence entre
cantons urbains et campagne.



Ainsi, Bâle-Ville affiche un record, inscrivant une nouvelle fois
l'indice le plus élevé. Le fait que le demi-canton ne se compose
que d'une seule agglomération peut expliquer ce phénomène, selon le
directeur de l'association Robert Simmen. Il est plus facile de se
fondre dans la masse dans les grandes centres que dans les
villages.



Bâle-Ville est suivi dans le classement par Vaud et le Tessin. La
situation s'est aggravée à Neuchâtel, Genève et Zurich, cantons qui
rejoignent les premières places du classement. Les cantons de
Berne, Fribourg, Jura et Valais se trouvent une catégorie plus bas,
mais affichent également des risques importants. Les meilleurs
élèves se recensent en revanche à Appenzell Rhodes-Intérieures,
Nidwald, Uri et Obwald.

Faillites en hausse

Le nombre de faillites, qui a dépassé la barre des 10'000 en
2004, s'est inscrit à 10'496 l'année passée. Les faillites à elles
seules ont entraîné des pertes de 4,5 milliards de francs. Et ce
n'est que la pointe de l'iceberg, a noté Thomas Kast.



Ce chiffre ne prend pas en compte les dommages résultant des
procédures de faillite abandonnées, des sursis concordataires, des
saisies et des commandements de payer. Les conséquences de ces
pertes peuvent être graves, a rappelé M. Kast. Une faillite
entraîne par exemple des pertes d'emploi ou ralenti le pouvoir
d'achat et la consommation.



L'étude publiée au début du mois par Intrum a montré que le
montant total des dettes était de 9 milliards de francs à la fin de
2005. Face à cette évolution, l'association ne compte pas rester
les bras croisés. Les délais de paiement sont de moins en moins
respectés, raison pour laquelle l'association veut relever le taux
d'intérêt en cas de retard et prévoit des interventions politiques.
Le taux se situe actuellement à 5 %.



ats/stp

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Un million de rappels

Le nombre d'ordres d'encaissement a crû de plus de 20 %, à 850'000, pour un volume de 652,6 millions de francs.

Sur ce montant, 60,2% des créances en attente de paiement ont pu être récupérées.

Plus d'un million de rappels ont été exécutés pour un volume de créances de 3,7 milliards de francs.

Pour les actes de défaut de biens, 26 millions de francs ont été retrouvés.

Classement des cantons

Avec un indice d'encaissement de 12,4 points le canton de Bâle-Ville est le plus mal placé de Suisse.

Les cantons de Vaud (8,7 points) et du Tessin (6,8) enregistrent des valeurs élevées et semblables à celles de 2004.

Les cantons passés dans la zone rouge sont Neuchâtel (9,2), Genève (7,6) et Zurich (6,8).

Des valeurs de 3 à 6 points sont également enregistrées pour les cantons d'Argovie, du Jura, de Lucerne, de Saint-Gall, de Soleure et du Valais.