Pascal Couchepin a plaidé pour le maintien d'une assurance
obligatoire solidaire. Mais le ministre de la santé ne veut pas la
charger avec des offres supplémentaires, d'autant que les besoins
vont continuer de croître avec le
vieillissement de la population.
Développer le secteur santé
Représentant 59 milliards de francs bruts par an et occupant 10
% de la population active, la santé est l'un des plus importants
secteurs économiques en Suisse.
Et il est appelé à se développer, a indiqué le conseiller fédéral,
exposant les résultats d'une étude sur l'avenir du marché de la
santé publiée pour l'occasion.
Accroissement des coûts
Les dépenses dans ce domaine continueront de croître en raison
de l'évolution démographique, des progrès technologiques et de
l'importance que les individus accordent à la santé. Le marché de
la santé, centré sur la guérison des maladies, a donc le potentiel
de devenir un des principaux moteurs de l'innovation et de la
croissance en Suisse.
Nouveaux débouchés
L'apparition récente d'un marché axé sur la prévention et la
préservation de la santé offre des possibilités supplémentaires,
relève l'étude. Recouvrant un vaste champ qui va de l'alimentation
biologique ou fonctionnelle à la chirurgie plastique en passant par
le bien-être (wellness) et le fitness, il crée déjà des emplois et
incite les gens à se responsabiliser.
Ce marché permet par ailleurs d'expérimenter de nouveaux produits
et services que les consommateurs ou patients soucieux de leur
santé sont prêts à payer de leur poche. Il soulage ainsi
l'assurance de base et le secteur public tout en stimulant
l'innovation, a estimé le conseiller fédéral.
Tourisme médical?
Ajoutés à sa stabilité politique, sa nature, sa discrétion et sa
capacité d'innovation, le marché centré sur la guérison et celui
axé sur la prévention offrent à la Suisse d'excellentes bases pour
se positionner en tant que "pays de la santé" au niveau
international.
Elle pourrait devenir un centre de la chirurgie et de la médecine
de haut niveau, un lieu d'implantation de l'industrie et de la
recherche et une destination pour le tourisme de santé, espère
Pascal Couchepin.
ats/tac/stp
Médecines complémentaires
«Refuser les médecines complémentaires dans l'assurance de base ne revient pas à les condamner mais à dire que ce sont des choix individuels», a souligné le conseiller fédéral.
Il a d'ailleurs appelé de ses voeux plus de diversité dans ce secteur au vu de l'importance croissante que la santé prend dans l'esprit des gens.
Le Conseil fédéral se prononcera mercredi sur l'initiative «Oui aux médecines complémentaires», a précisé Pascal Couchepin.
Elle avait été lancée après la décision du ministre de la santé en juin 2005 d'exclure 5 médecines douces (homéopathie, phytothérapie, thérapie neurale, médecine anthroposophique et médecine traditionnelle chinoise) de l'assurance de base.