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"20 minutes": 1ère distribution réussie

De nombreux pendulaires ont emporté les 2 titres, histoire de comparer.
De nombreux pendulaires ont emporté les 2 titres, histoire de comparer.
Le quotidien gratuit «20 minutes» a débarqué mercredi en Suisse romande, quatre mois après son concurrent «Le Matin Bleu». Satisfaits du lancement, ses responsables ont annoncé une prochaine distribution gratuite également dans des cafés.

«Tout s'est très bien passé» après les tensions qui ont précédé
la préparation de ce «numéro champagne», a déclaré le directeur de
«20 minutes» Joseph Crisci lors d'une conférence de presse.

Pas moins de 45 collaborateurs ont été recrutés en quelques
semaines pour lancer ce journal qui fait exceptionnellement 72
pages pour ce premier numéro mais passera à 36 dès jeudi.



Interrogé sur leur nouveau réseau de distribution, le directeur a
indiqué que «20 minutes» allait chercher à ne pas se focaliser
uniquement sur les pendulaires à l'avenir. Cinq à six exemplaires
devraient être apportés gratuitement dans les principaux cafés des
villes d'ici deux à trois semaines.

Concurrence serrée

Mercredi matin, les pendulaires ont été l'objet de toutes les
attentions par exemple en gare de Lausanne avec des équipes de «20
minutes» qui offraient leur journal à cinq mètres de celles du
«Matin Bleu». Beaucoup de passants n'ont pas hésité à prendre les
deux, d'autres se montrant plutôt agacés de ces
sollicitations.



Sophie, cheffe de projet, a jugé «20 minutes» «un peu mieux» que
son concurrent. «Il ressemble plus à un quotidien, même si je suis
pas très fan de ces journaux». Daniel s'est dit prêt à «comparer»,
même s'il trouve «Le Matin Bleu» «excellent». A la recherche d'un
emploi, il ne cache son intérêt pour la presse gratuite vu le peu
de moyens dont il dispose actuellement.

Pas de mise en perspective

«20 minutes» consacre trois pages à l'actualité vaudoise ou
genevoise, selon l'édition. «Nous comptons bâtir une partie de
notre succès» sur cette proximité avec les lecteurs, a souligné le
rédacteur en chef, Philippe Favre.



Si les deux gratuits cherchent à se différencier, beaucoup de
lecteurs ont relevé cependant les similitudes existant dans la
structure et le genre d'informations livrées. A la gare de Genève,
Philippe a estimé que le nouveau journal édité par Tamedia, tout
comme son rival d'Edipresse, n'apporte aucune plus-value ni mise en
perspective de l'actualité.

Se différencier

Les deux gratuits ont affiché par exemple une photo du même
événement en «une»: le match de football de Ligue des champions
Barcelone-Chelsea. Philippe Favre a reconnu qu'il pouvait en
résulter «une petite confusion» pour les lecteurs.



ATS/dsz

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"20 Minutes" plus épais que son rival

«20 minutes», petit frère de «20 Minuten» qui cartonne en Suisse alémanique, a quatre ans pour atteindre le seuil de rentabilité. L'éditeur veut écouler 52'000 exemplaires à Genève et dans le district de Nyon, 68'000 dans le reste du canton de Vaud, le Valais, Fribourg et Neuchâtel.

L'objectif de Tamedia est de parvenir à 300'000 lecteurs dans les prochaines années. Un atout de l'éditeur alémanique consiste à pouvoir offrir aux annonceurs une couverture nationale. «20 minutes» compte sur 60% de publicité nationale et 40% de locale. Il mise aussi sur l'interactivité entre le papier, internet et le téléphone mobile afin de séduire les lecteurs comme les annonceurs.

Lancé fin octobre par Edipresse, «Le Matin Bleu» tire également à 120'000 exemplaires. Les deux quotidiens visent le même public: les jeunes de 15 à 35 ans. Présent en France, Espagne et Suisse, «20 minutes» touche au total 5,3 millions de lecteurs, dont 948'000 en Suisse alémanique.

Déjà une plainte pénale

La «guerre» des gratuits en Suisse romande a connu un épisode cocasse mardi matin à Epalinges (VD). Une fourgonnette d'Edipresse, le groupe qui édite «Le Matin Bleu», a embarqué une caissette de son concurrent «20 minutes».

L'incident s'est produit vers 9h00 sous les yeux des policiers du poste d'Epalinges, sur les hauts de Lausanne. Alerté, Joseph Crisci, directeur de «20 minutes», a porté plainte pour vol.

Renseignements pris, il apparaît qu'un employé d'Edipresse était chargé de prendre les mesures de la caissette en vue d'obtenir les mêmes pour «Le Matin Bleu». Comme il faisait froid, il a préféré emmener la caissette au dépôt. «Une grosse bêtise», reconnaît Stefano Albertoni, directeur de diffusion chez Edipresse.

«Les CFF nous ont demandé de nous aligner sur les caissettes de «20 minutes» pour uniformiser le mobilier dans les gares», explique M. Albertoni, confirmant des articles des deux journaux gratuits et de «24 Heures». «Nous en sommes aux appels d'offres. Nous prendrons celui qui nous propose le meilleur prix dans les meilleurs délais».

Du côté de «20 minutes», Joseph Crisci prend l'affaire du «vol» de la caissette au sérieux. «Ce n'est pas très fair-play de la part d'Edipresse». La plainte sera maintenue jusqu'à la rencontre chez le juge. «Les arguments d'Edipresse sont un peu légers», dit-il.