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Feu vert aux importations parallèles de médicaments

Le Ponstan figure parmi les préparations autorisées à l'importation parallèle.
Le Ponstan figure parmi les préparations autorisées à l'importation parallèle.
Swissmedic, l'Institut suisse des produits thérapeutiques, a pour la première fois autorisé l'importation parallèle de médicaments qui ne sont pas protégés par un brevet.

Une entreprise zougoise a en effet obtenu le droit d'importer quatre préparations, comme l'a confirmé une porte-parole de l'Institut. Une douzaine de demande d'importation parallèle sont en suspens.

Les médicaments qui ne sont plus sous la protection d'un brevet
peuvent être, en principe, importés parallèlement depuis 2002. Mais
c'est seulement maintenant que Swissmedic vient de délivrer une
autorisation.



L'entreprise zougoise avait demandé et a obtenu des autorisations
d'importation pour deux pilules anticonceptionnelles ainsi pour
l'antibiotique Ciproxine (ciprofloxacine) et l'antalgique,
anti-inflammatoire et fébrifuge Ponstan (acide méfénamique). Une
douzaine d'autres demandes sont à l'examen chez Swissmedic.

Souci de sécurité

Swissmedic n'empêche pas les importations entrant dans le cadre
de la loi. "Nous devons intervenir lorsque quelqu'un, par exemple,
veut importer des pilules anticonceptionnelles de Grèce et dont le
nom n'est pas rédigé dans nos langues nationales. Il en va de même
avec le mode d'emploi", selon la présidente de Swissmedic. Lorsque
le mode d'emploi est correctement présenté et que la sécurité est
assurée, les importations parallèles sont possibles et Swissmedic
ne leur fait pas obstacle, affirme la présidente de Swissmedic.

Procédures trop coûteuses

L'ancienne conseillère aux Etats bernoise Christine Beerli
(PRD), présidente de Swissmedic, a déclaré dans un entretien avec
le "Tages-Anzeiger" que les importations de médicaments bon marché
sont empêchés par le coût et la complexité de la procédure
d'autorisation. Mais Swissmedic ne peut pas, pour des raisons de
sécurité, simplement autoriser les importations parallèles et c'est
pourquoi aucune autorisation n'a été accordée jusqu'ici.



Le fait que la Suisse n'ait pas accès aux résultats des tests de
l'Union européenne (UE) constitue un obstacle supplémentaire aux
importations parallèles. Et l'UE n'a jusqu'à présent pas manifesté
beaucoup d'intérêt pour un accord, a précisé Mme Beerli. Un tel
accord existe en revanche avec les Etats-Unis sur l'échange de
données relatives aux médicaments.



Agences/dsz

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Les pharmas suisses restent sereines

Du côté d'Interpharma, l'association des entreprises pharmaceutiques suisses pratiquant la recherche, l'autorisation donnée à l'importation parallèles de Ponstan, deux pilules contraceptives et l'antibiotique Ciproxine ne suscite aucun cheveu blanc. "Nous n'avons jamais affirmé d'opposition à l'importation de préparations dont le brevet est échu", confie Sara Kaech, porte-parole de ce lobby.

Pour ce qui est des médicaments toujours soumis à un brevet, Interpharma n'infléchit en rien sa ligne marquée par la fermeté. "Nous sommes attentifs sur le plan politique pour ne céder aucune ouverture supplémentaire", explique la porte-parole. "Cela constituerait un signal catastrophique pour les investisseurs et les chercheurs".

La nouvelle mise en lumière jeudi matin par le "Tages-Anzeiger" semble passer quasiment inaperçue dans les bureaux bâlois de l'association. "il faut dire qu'on s'y attendait depuis longtemps", confesse Sara Kaech. "Nous ne pensons pas que cette décision représente un signal pour davantage d'ouverture, mais nous restons attentifs, par nos relais politiques notamment".