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Revendications des paysans dans le fief de Deiss

Convoi fou, Sunrise et Cannes
Le monde paysan est très préoccupé par la libéralisation des marchés dans le cadre de l'OMC.
C'est dans une ferme de Barberêche (FR), commune d'origine du ministre de l'agriculture Joseph Deiss, que s'est rassemblée jeudi l'Union suisse des paysans pour tenir sa conférence annuelle de bilan.

Aucun autre secteur n'a connu une restructuration aussi forte ces dernières années. Les agriculteurs sont prêts à s'adapter encore, mais exigent le soutien du monde politique.

«C'est une façon de lui dire: attention, si vous voulez
préserver une agriculture forte et des exploitations telles que
vous pouvez les voir tous les jours ici, il y a des choses à
faire», a dit le directeur de l'USP Jacques Bourgeois.



«Les paysans suisses ne sont pas d'éternels pleure-misère», lui a
fait écho Hansjörg Walter, président de l'USP et conseiller
national (UDC/TG). Aucun autre secteur économique n'a eu plus à
s'adapter au cours des quinze dernières années.



Les paysans sont prêts à s'adapter encore. «Mais seuls, ils n'y
parviendront pas». Et d'enfourcher un des chevaux de bataille de
l'USP et «point fort» du rapport 2005: la baisse des coûts de
production.

Au minimum le double

«Nous payons près du double de la moyenne des consommateurs dans
l'Union européenne pour le logement, l'eau, l'électricité et le
gaz», a rappelé M. Bourgeois. Pour tout ce qui est des semences et
des fourrages achetés à l'extérieur de la branche agricole, le
paysan suisse paie en moyenne le triple de son collègue
européen.



Au bout du compte, sur les 6 milliards de francs que les paysans
dépensent en produits intermédiaires, ils casquent environ 1,4
milliard de plus que ce qu'ils paieraient dans les pays voisins, a
expliqué M. Bourgeois.



L'USP compte bien s'engager pour que soient prises dans la
politique agricole 2011 (PA 2011) des mesures de réduction des
coûts de production. Et de citer à titre d'exemple l'autorisation
des importations parallèles des moyens de production agricole.

Le tollé de la PA 2011

Le projet de PA 2011 a soulevé un véritable tollé mi-décembre au
sein de l'agriculture suisse. L'USP a refusé le projet en procédure
de consultation. Elle a fait des propositions s'articulant autour
de quatre axes d'action sur lesquels est notamment revenu M.
Walter: premièrement, une répartition équitable de la plus-value au
sein de la filière agro-alimentaire.



Deuxièmement, une marge de manoeuvre suffisante en matière de
gestion d'entreprise. En clair, l'USP attend des pouvoirs publics
une application de la législation compatible avec les exigences de
la pratique, notamment dans le domaine de l'aménagement du
territoire.

Non aux Etats-Unis

Troisièmement, une protection douanière suffisante. Aussi bien
face à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) que dans le cadre
d'accords bilatéraux. L'USP s'oppose «résolument» au fait
d'intégrer l'agriculture dans un éventuel accord de libre-échange
entre la Suisse et les Etats-Unis.



Enfin quatrième et dernière condition: la rémunération au prix
coûtant des prestations d'intérêt général, soit 14,09 milliards de
francs, augmentés du renchérissement courant, pour la prochaine
période de quatre ans, alors que le projet de PA 2011 en prévoit
13,45 milliards.



tsr.ch avec les agences

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Craintes face à l'OMC

Suite à la dernière conférence de l'OMC à Hong Kong, l'USP a réitéré ses revendications, en particulier l'absence de limite supérieure des droits de douane, une formule de réduction des droits de douane dont les conséquences économiques n'iront pas au-delà de celles de l'Uruguay Round (-36 % en moyenne) ainsi que la possibilité pour chaque pays de déterminer un nombre de produits sensibles correspondant aux spécificités de son agriculture.