Les deux partis ont profité des votations finales au Conseil
national pour réitérer leur opposition à la loi sur la coopération
avec les Etats d'Europe de l'Est. Ce texte institue une base légale
pour le milliard de francs qui sera versé comme contribution
autonome de la Suisse à la cohésion européenne.
Avec cette loi, la porte est ouverte à des paiements sans limite
alors que la Suisse n'a aucune obligation politique de verser cette
manne aux nouveaux pays membres de l'Union européenne (UE), a
critiqué Ulrich Schlüer (UDC/ZH). Et de rappeler que le Parlement
n'a pas suivi les propositions de son parti de restreindre la
portée de la loi. Le peuple doit donc avoir le dernier mot.
Une opinion largement partagée par Bernhard Hess (DS/BE), qui
s'est déclaré sûr de l'emporter en votation populaire. Selon lui,
le peuple n'était pas conscient du prix à payer lorsqu'il a accepté
l'extension de l'accord sur la libre circulation des personnes aux
dix nouveaux membres de l'UE.
Combat d'arrière garde
Des propos démentis, critiqués et condamnés par les orateurs PS,
du PRD et du PDC. Le référendum promis relève de l'obstination et
du combat d'arrière garde de la part des isolationnistes, a déclaré
Felix Gutzwiller (PRD/ZH). Il met en danger la voie bilatérale et
les futurs marchés de l'économie suisse à l'Est, donc des emplois
et la croissance, a ajouté Doris Leuthard (PDC/AG). Et Félix
Gutzwiller de souligner que la Suisse profitera à hauteur de 1,7
milliard de l'extension de la libre-circulation.
Afin de faire toute la clarté en vue d'une votation populaire, les
deux représentants bourgeois ont appelé le Conseil fédéral à fixer
très rapidement la manière dont sera compensé le milliard de
cohésion.
Deux référendums distincts
L'UDC lancera son propre référendum. Contrairement aux DS, elle
ne conteste pas en premier lieu les versements, mais leurs
modalités de compensation, a justifié son président Ueli Maurer
devant la presse. Le parti s'est abstenu de donner ses recettes sur
la manière de compenser «totalement» cette somme, exigeant une
nouvelle fois du gouvernement une proposition précise.
Les démocrates du centre se sont par ailleurs gardés de remettre
en question les accords bilatéraux avec Bruxelles. Ils veulent
faire du milliard une «affaire de politique intérieure». Cette
contribution à l'Est a des effets sur les finances de la Suisse,
mais pas de liens avec les accords, a martelé le conseiller
national zurichois.
L'extrême-droite unie
Le comité référendaire de l'UDC, composé de parlementaires
fédéraux et de représentants cantonaux, sera soumis au comité
central du parti le 7 avril, à la veille de l'assemblée des
délégués. Cette dernière n'aura pas à se prononcer, car elle a déjà
exprimé son opposition au milliard lors de précédentes réunions, a
précisé Ueli Maurer.
Pour leur part, les délégués des DS doivent formellement donner
leur feu vert au lancement d'un référendum samedi à Olten. Cette
formation devrait s'associer à la Lega dei Ticinesi, qui a décidé à
la mi-mars de saisir cet instrument.
ats/sj
Adoption sans encombre
- La loi sur la coopération avec les pays de l'Est a passé le cap des votations finales par 127 voix contre 53 au National, et 37 voix contre 1 au Conseil des Etats.
- La Suisse a signé fin février avec l'UE un mémoire d'entente sur la répartition de cette manne en Europe de l'Est. Le soutien prendra la forme de projets concrets choisis en toute autonomie par la Suisse en collaboration avec les pays bénéficiaires.
- Le milliard doit être compensé au sein des départements fédéraux de l'économie et des affaires étrangères ainsi qu'éventuellement en puisant dans les revenus issus de la fiscalité de l'épargne. L'aide aux pays du Sud sera épargnée.