La cocaïne dépasse de peu les amphétamines et l'ecstasy
(respectivement 2 et 3 millions), a indiqué l'Observatoire européen
des drogues et des toxicomanies (OEDT) dans son présenté
jeudi.
Ces chiffres sont «historiquement élevés selon les normes
européennes», relève l'OEDT. Mais ils «restent en deçà des
statistiques relatives aux Etats-Unis, où 14 % de la population
déclare avoir consommé au moins une fois cette drogue».
Au moins 400 décès
La cocaïne «poursuit sa tendance à la hausse malgré des signes
de stabilisation dans les pays les plus touchés», explique Henri
Bergeron, chercheur à l'OEDT. Et «les drogues dures constituent une
inquiétude majeure pour la santé publique en Europe». Au moins 400
décès liés à la cocaïne ont été identifiés dans le rapport 2006,
«un chiffre largement sous-estimé», assure le chercheur.
En Allemagne, en Espagne, en France, aux Pays-Bas et au
Royaume-Uni, la cocaïne a joué un rôle dans 10 % à 20 % de
l'ensemble des décès liés à la drogue. «La consommation d'héroïne
et l'injection demeureront des questions de santé publique majeures
en Europe dans un avenir prévisible, impliquant des coûts à long
terme pour les systèmes de soins de santé européens», prévoit
également l'agence européenne basée à Lisbonne.
Prix des drogues en chute libre
Le prix des drogues illicites en vente en Europe a chuté au
cours des cinq dernières années et est probablement plus bas que
jamais, souligne l'Observatoire européen. Dans l'ensemble des pays
étudiés, les prix moyens (corrigés en fonction de l'inflation) ont
chuté pour la résine de cannabis (-19%), l'herbe de cannabis
(-12%), la cocaïne (-22%) et l'héroïne brune (-45%), ainsi que pour
les amphétamines (-20%) et l'ecstasy (-47%).
"Ainsi l'ecstasy et la cocaïne sont aujourd'hui meilleur marché
dans certains pays qu'à la fin des années 1980 et au début des
années 1990", estime l'agence européenne, soulignant que les prix
des drogues sont influencés notamment par les fluctuations de
l'offre, le degré de pureté, le type de produit et le volume
acheté.
EN SUISSE AUSSI, LA COCAINE SEDUIT DE PLUS EN
PLUS
La consommation de cocaïne et de marijuana a augmenté en Suisse
depuis l'an 2000, alors que le recours à l'héroïne et au haschisch
est en baisse. Près de 2,9 % des adultes consomment une ou
plusieurs fois de la cocaïne durant leur vie, selon la dernière
enquête de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), datant de
2002.
Sur le plan européen, les Suisses se situent dans la moyenne
supérieure en ce qui concerne la prise de cocaïne. Par rapport à la
marijuana, au haschisch, à l'héroïne et à la cocaïne, la
consommation d'autres drogues est marginale.
Depuis 2000, le recours à l'ecstasy, aux amphétamines et au LSD a
diminué. Le nombre de décès dus à la drogue a par ailleurs
nettement baissé depuis l'année record de 1992 (419 dècès). En
2005, 211 personnes sont mortes des suites d'une overdose.
agences/jab
Une drogue pas anodine
Effets recherchés
euphorie immédiate
sentiment de puissance intellectuelle et physique (voire sexuelle) qui provoque une désinhibition
indifférence à la douleur, à la fatigue et à la faim
désinhibition
Ces effets vont laisser place ensuite à ce qu'il est commun d'appeler « la descente»: état dépressif et anxiété
Effets à court terme
augmentation, voire troubles du rythme cardiaque
hypertension
troubles de la respiration et digestifs
crampes, tremblements, spasmes, épilepsie; saignements de nez
Effets à long terme
nécrose des tissus, notamment de la cloison nasale
interruption des menstruations chez les femmes
accidents cardiaques
troubles de l'humeur : irritabilité, paranoïa, attaque de panique, dépression
augmentation de l'activité psychique: insomnies, amnésies, difficultés de concentration, tics nerveux
dépendance psychique rapide et forte