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CIA: les conseillers fédéraux savaient-ils?

Calmy-Rey nie avoir lu le fax.
Calmy-Rey nie avoir lu le fax.
Dick Marty a reproché vendredi à la Suisse sa «passivité» face aux activités de la CIA en Europe. Pour l'heure, Micheline Calmy-Rey dément avoir eu connaissance du fax.

Une affirmation qui contredit une enquête publiée en début de semaine dans le Blick et qui révélait qu'au moins trois conseillers fédéraux savaient de quoi il retournait.

Pour la première fois, des conseillers fédéraux se sont exprimés
sur l'affaire des prisons secrètes de la CIA en Europe. La cheffe
de la diplomatie suisse Micheline Calmy-Rey affirmait samedi, à
l'émission "Pardonnez-moi" de Darius Rochebin, à la TSR, n'avoir
jamais vu le fax avant de le découvrir dans la presse. Une
affirmation qui prend le contrepied d'une enquête menée par le
Blick et publiée le 9 janvier, selon laquelle au moins trois
conseillers fédéraux connaissaient le document secret. Ce document
avait été divulgé, on s'en souvient, par le Sonntagsblick, dimanche
passé. Les conseillers fédéraux supposés être dans le secret
étaient, selon le Blick, la cheffe de la diplomatie, le ministre de
la défense, Samuel Schmid, et Christoph Blocher, ministre de la
justice.

Couchepin fait profil bas

Le ministre de l'Intérieur, Pascal Couchepin estimait quant à
lui, dans Le journal de la TSR, samedi soir, qu'il faut avoir «un
certain respect pour une grande nation démocratique qui mène un
débat sur la manière de lutter contre le terrorisme». «Nous n'avons
pas à donner constamment la leçon aux Etats-Unis», a-t-il
ajouté.

Merz conciliant

Hans-Rudolf Merz comprend la réaction de Dick Marty: "Mais
jusqu'à présent, le Conseil fédéral n'a que des soupçons et pas de
faits avérés sur la table. Une fois qu'on sera en mesure de juger
sur des faits, on n'hésitera pas à prendre position», a-t-il
affirmé à la TSR. Et si les droits de l'homme ont vraiment été
violés, «on sera obligé de réagir».

Calmy-Rey se justifie

Une ordonnance fédérale interdit aux services de renseignement
de transmettre des informations brutes au Conseil fédéral: c'est
pour cette araison que la cheffe de la diplomatie n'a pas eu lu le
fax. Et Micheline Calmy-Rey de répondre aux critiques dimanche dans
Le Matin «Ces critiques m'étonnent, car la Suisse est intervenue
très tôt déjà. Elle fait partie des pays les plus persévérants pour
obtenir des informations sur d'éventuels transferts
extrajudiciaires de prisonniers. Dès fin juin 2005, j'avais
transmis un mémorandum à mon homologue américaine, Mme Condoleezza
Rice, exprimant notre position et nos préoccupations à cet
égard.»



«Le 8 décembre dernier, Mme Rice, lors de son passage en Europe,
nous a fait transmettre copie de ses déclarations - en substance,
les Etats-Unis n'ont pas transporté et ne transporteront pas
quiconque vers un pays pratiquant la torture», a-t-elle
déclaré.



Sarah Chevalier

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Démenti du Blick

Selon le Blick paru le 9 janvier, "au moins trois conseillers fédéraux savaient depuis longtemps les manoeuvres des vols secrets de la CIA. Le document secret, publié par le Sonnatgsblick avait circulé dans les départements de la Défense de Samuel Schmid, le Département des affaires étrangères ainsi que celui de la Justice, dont le chef est Christoph Blocher.