Ces poussières, qui ont atterri dimanche sur une base militaire de l'ouest des Etats-Unis, pourraient aider à mieux comprendre les origines du système solaire.
La sonde de 383 kilos, qui se trouve en orbite autour du soleil,
actuellement à 111'000 kilomètres au-dessus de la Terre, a largué
une capsule de 45 kilos contenant ces échantillons ainsi que des
particules interstellaires, qui proviendraient d'anciennes étoiles
disparues. Une "moisson céleste" qui peut tenir dans une cuillère à
café.
Rencontre près de Jupiter
Lancée en 1999, la sonde a rencontré la comète "Wild 2", près de
Jupiter, le 2 janvier 2004, après une double révolution autour du
Soleil. S'approchant à 240 km, Stardust a utilisé un collecteur en
forme de raquette doté d'une centaine de petits casiers afin de
capturer les particules cométaires voyageant à très grande vitesse
sans les endommager.
Stardust a également pris 72 photos de Wild 2, montrant de grands
rochers en surface, des cratères et une vingtaine de «geysers»
crachant des gaz et de la poussière.
Dix ans d'analyse
Selon les scientifiques, des milliers de particules ont été
récoltées par Stardust. De puissants microscopes seront utilisés
pour les étudier. L'analyse des échantillons de particules
cosmiques pourrait occuper les scientifiques pendant dix ans.
Pour les épauler, l'université de Berkeley en Californie (ouest) a
lancé un programme de recrutement de plus de 30'000 volontaires qui
auront accès à un microscope virtuel puissant via l'internet.
Il s'agit de la première mission robotique pour recueillir
au-delà de la Lune des particules datant d'avant la naissance du
système solaire, voilà 4,5 milliards d'années, et depuis l'aventure
Apollo 17 qui avait permis aux astronautes de ramener des pierres
de Lune, en 1972.
Blason de la NASA redoré
En 2004, la sonde spatiale Genesis, qui rapportait des ions
solaires, s'était écrasée à son retour sur terre parce que son
parachute ne s'était pas ouvert. Après la perte de Genesis et la
catastrophe de la navette Columbia en 2003, les responsables de la
mission ont passé six mois à tester et vérifier la conception du
vaisseau pour s'assurer qu'il n'y avait pas d'erreurs.
Agences/sn
Un atterrissage en douceur
Stardust a largué la capsule à environ 110'000 kilomètres de la Terre, avant d'allumer ses moteurs pour aller se placer pour toujours en orbite autour du Soleil.
Quatre heures après, la capsule a atteint la première couche de l'atmosphère terrestre, au-dessus du Pacifique, en plongeant à 46'400 km/heure (soit la vitesse record de rentrée dans l'atmosphère pour un objet fabriqué par l'homme).
Son bouclier thermique a atteint la température maximum de 2700 degrés Celsius.
Après deux minutes, à 32 kilomètres d'altitude, un petit parachute a été déployé pour freiner la capsule.
A 24 kilomètres d'altitude, elle a enfin entamer sa descente à la verticale du lieu d'atterrissage prévu avant l'ouverture d'un deuxième grand parachute à 10'000 mètres, qui a permis à la capsule de se poser en douceur.
Micropuce "suisse" à bord de Stardust
En plus de poussière spatiale, Stardust a renvoyé sur Terre une micropuce très particulière. Elle contient une lettre écrite par le découvreur bernois de Wild 2, le professeur Paul Wild, directeur de l'Institut astronomique de l'Université de Berne de 1980 à 1991.
Il avait découvert le 6 janvier 1978 la comète «Wild 2» qui porte son nom depuis. Le professeur avait envoyé une lettre manuscrite à la NASA en 1997 pour le départ de la mission Stardust, dans laquelle il dit souhaiter le succès de l'entreprise et espérer voir le retour de la capsule.
Son voeu est réalisé: à l'âge de 81 ans, Paul Wild a pu vivre en bonne santé la fin de la mission, a indiqué l'Université de Berne.