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"Grounding" atterrit dans les salles romandes

Prisons surchargées, procès à Vevey et JO
Le film contant la chute de Swissair dans les salles romandes
Film événement outre-Sarine, «Grounding» sort mercredi en Suisse romande. Ce thriller raconte l'agonie de Swissair. Un conseil: ne vous mettez pas trop près de l'écran. Non pas que vous risquiez d'être éclaboussé par l'affaire mais pour éviter d'être pris de vertige.

Car on parle et s'agite beaucoup dans «Grounding», à l'image de la course des dirigeants de la compagnie pour tenter de sauver Swissair.

Le film, qui a déjà été exploité à Fribourg ou Bienne en version
sous-titrée, sort officiellement en Suisse romande mercredi. Il
sera à l'affiche dans une douzaine de villes, le plus souvent dans
une version doublée en français.



«Il faudrait 50'000 entrées pour rentabiliser le doublage et la
publicité», a dit ce week-end à l'ats le producteur zurichois Peter
Christian Fueter. Pour y parvenir, quelques membres de l'équipe
sont venus présenter leur bébé lors de projections publiques en
soirée lundi à Genève, mardi à Neuchâtel et mercredi à
Lausanne.

Couchepin à l'avant-première

Le conseiller fédéral et ministre de la culture Pascal Couchepin
est venu à celle de Genève. Il s'agit d'un «coup de pouce à la
nouvelle orientation de la politique fédérale du cinéma qui mise
sur la qualité et la popularité», a expliqué son porte-parole
Jean-Marc Crevoisier. C'est aussi une façon de cautionner des
efforts de promotion qui ont déjà porté leurs fruits.



Outre-Sarine, ce film fait des merveilles au box-office. Depuis sa
sortie ultra-médiatisée il y a cinq semaines, il a enregistré plus
de 280 000 entrées, un score très enviable à l'échelle suisse. Le
film n'a en revanche pas encore trouvé preneur sur le marché
international.



«Les négociations viennent de commencer. Et comme le film est en
dialecte, il faudra faire un doublage en hochdeutsch pour
l'Allemagne et l'Autriche», explique Peter Christian Fueter. La
presse étrangère s'y intéresse cependant. L'un des réalisateurs
s'est tout récemment rendu à Londres pour des entretiens avec CNN
ou avec la radio BBC.

Sortie symbolique du DVD le 2 octobre

Marketing oblige, le DVD atterrira le 2 octobre dans les
magasins, façon de célébrer les cinq ans du grounding de Swissair.
Le long métrage passera à la télévision en 2007 dans les trois
principales régions linguistiques.



Ce film atypique ne ménage pas le spectateur car il est tiraillé
entre documentaire et fiction. L'intrigue se place au coeur des
tensions politico-économiques ayant mené à la journée du 2 octobre
2001. Le dernier patron de la compagnie Mario Corti y passe pour le
cocu d'une histoire dont le méchant serait le président de l'UBS
Marcel Ospel.



Pas moins de cinq scénaristes et deux réalisateurs ont orchestré
ce long métrage. Leur savoir-faire se révèle notamment dans la
séquence du grounding proprement dite, d'une grande intensité, ou
dans leur travail sur les archives de la télévision alémanique.

Du pathos et un montage fiévreux

Ils ajoutent une dose de pathos en y greffant des intrigues
secondaires concernant des employés de Swissair. Sans complexe,
«Grounding» aligne aussi un ou deux sosies approximatifs de
personnalités visibles juste après dans des reportages d'époque.
Cela peut gêner.



Le film bénéficie, ou pâtit selon les points de vue, d'un montage
fiévreux et de gimmicks visuels dont des zooms à la moindre
occasion ou des images brièvement floues prises caméra à l'épaule
comme à l'insu des protagonistes. L'ouvrage a coûté quatre millions
de francs et a été financé en partie par la Confédération.



ats/nh

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Le film de la TV alémanique

Après le succès de «Grounding», la télévision alémanique prépare un documentaire sur l'immobilisation de la flotte Swissair le 2 octobre 2001.

Désireux d'apporter un éclairage différent, il comprendra des interviews des principaux intéressés.

La diffusion est agendée au 2 octobre 2006, cinquième anniversaire du «grounding» de l'ex-compagnie aérienne.

Le documentaire, réalisé sous la direction du responsable de l'émission «DOK», Otto Honegger, n'a pas pour l'heure pas de titre.

Le documentaire entend présenter un point de vue différent du film, non seulement sur les derniers jours de Swissair, mais aussi sur les années ayant précédé la déconfiture.

Le sujet sera traité selon des critères journalistiques et les personnes impliquées dans l'affaire pourront exprimer leur point de vue.

Il est prévu de réaliser des interviews avec Mario Corti, dernier patron de Swissair, André Dosé, ex-patron de Swiss et auparavant de Crossair, du fondateur de l'ancienne compagnie bâloise Moritz Suter, ainsi que du président du conseil d'administration de l'UBS, Marcel Ospel.