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Les socialistes pour l'Europe et contre l'euro

Les délégués du PS ont voté à l'unanimité la nouvelle plate-forme européenne
Les délégués du PS ont voté à l'unanimité la nouvelle plate-forme européenne
Réunis à Näfels, les socialistes ont dessiné les contours d'une Europe à la carte. Ils ont aussi dit «oui» à plus d'harmonisation scolaire entre les cantons et rejeté le durcissement de la loi sur l'asile.

Les 180 délégués du parti ont adopté samedi à Näfels (GL) la 2e
partie de leur plate-forme européenne. La seconde partie de la
plate-forme européenne du PS analyse les conséquences économiques
et sociales d'une adhésion. Les délégués l'ont acceptée à
l'unanimité.

La première partie de la plate-forme, consacrée aux enjeux
politiques et institutionnels, avait été entérinée fin novembre. Le
président du PS, Hans-Jürg Fehr, s'en est réjoui samedi. «Une telle
unanimité n'aurait pas été possible il y a une année».



Les délégués n'ont apporté que quelques petits changements au
texte. Ainsi, il indique désormais qu'en cas d'adhésion, le PS
rejetterait «toute libéralisation du service public».

Débat sur l'euro

L'exigence de la direction du PS, selon laquelle la Suisse ne
doit «pas être contrainte, provisoirement, d'adopter l'euro», a
donné lieu a un débat animé. Le PS bâlois s'est battu pour l'entrée
de la Suisse dans la zone euro. Mais les délégués ont refusé leur
proposition par 104 voix contre 44.



En adoptant sa plate-forme, le PS a devancé le Conseil fédéral,
dont on attend le rapport sur les options en matière de politique
européenne d'ici à l'été. Les socialistes entendent ainsi nourrir
le débat en répondant aux interrogations concrètes de la
population.

Les salariés y gagneraient

«Montrons une Europe qui fait envie!», a dit le conseiller
national jurassien Jean-Claude Rennwald. Selon lui, les salariés
ont tout à gagner d'une adhésion. Et cette dernière dynamiserait
sensiblement la croissance économique helvétique.



«Si nous affirmons que, dans un proche avenir, la seule solution
c'est l'adhésion, nous osons toutefois dire que l'Europe ce n'est
pas le paradis», a nuancé M. Rennwald. «Qui dit adhésion, dit
négociations», a ajouté le Jurassien.



Le PS est persuadé que la Suisse pourra obtenir «des périodes
transitoires et des exceptions». En ce qui concerne les effets
négatifs du dédoublement de la TVA, ils devraient être compensés en
attribuant la hausse aux assurances sociales.

Imposition des actions: référendum

Les dirigeants du PS pourront décider de lancer un référendum
contre la loi sur l'imposition des participations des
collaborateurs, qui vise à pérenniser une politique de cadeaux
fiscaux aux plus riches. Ils pourront le faire sans consulter la
base, si le projet est accepté par les Chambres. Les délégués ont
accepté à l'unanimité samedi une résolution dans ce sens.



Les délégués ont également plébiscité les articles
constitutionnels sur la formation soumis à votation fédérale le 21
mai. Même s'ils estiment que ces instruments sont insuffisants pour
faire avancer rapidement l'harmonisation scolaire entre les
cantons.



C'est pourquoi, ils ont adopté une résolution «pour plus d'égalité
des chances à l'école», dans laquelle ils demandent notamment que
la Confédération harmonise les bourses d'étude à un niveau
nettement plus élevé qu'aujourd'hui.



agences/sj/st

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Pour le plurilinguisme

Enfin, par le biais d'une résolution, proposée par les socialistes romands, les délégués ont exigé que les écoles commencent par enseigner une seconde langue nationale avant d'introduire l'anglais. Le PS s'érige ainsi contre la plupart des cantons alémaniques qui veulent commencer par l'anglais en 3e primaire, avant de faire suivre le français dès la 5e.

Les délégués ont critiqué aussi les diverses initiatives populaires alémaniques qui souhaitent que le français soit repoussé au secondaire. Selon la résolution, «le plurilinguisme helvétique est une richesse qui doit être cultivée».

Durs combats à venir pour défendre l'identité suisse

- Le président du parti socialiste suisse Hans-Jürg Fehr a appelé ses membres à se préparer à de durs combats politiques pour défendre l'identité suisse, menacée par le durcissement de la loi sur l'asile et la privatisation de Swisscom.

- Hans-Jürg Fehr a renvoyé à l'UDC un vieux reproche adressé traditionnellement à la gauche: l'Union démocratique du centre oeuvre aujourd'hui "à la liquidation de la Suisse".

- Selon lui, ces deux projets s'attaquent à des parties cruciales du pays et de son identité: ils menacent deux piliers que sont la tradition humanitaire et un service public en mains démocratiques.

- Dans l'affaire Swisscom, Hans-Jürg Fehr compte sur le soutien du parti démocrate-chrétien (PDC) pour faire échouer la privatisation déjà devant le Parlement. S'il n'y parvient pas, il s'agira alors d'obtenir une votation fédérale dans les plus brefs délais.

- Le parti prépare également une initiative populaire sur l'harmonisation fiscale qui devrait être déposée en 2007, année des élections fédérales.