Trois mois après le drame d'Oberglatt (ZH), ceux qui attendaient
des mesures rapides et incisives contre les chiens dangereux vont
devoir patienter encore.
En effet, selon des déclarations du conseiller fédéral Joseph
Deiss à la Radio suisse romande, des "doutes" ont été exprimés du
côté du Département fédéral de justice et police - que dirige
Christoph Blocher - quant à la "qualité des bases légales" des
mesures envisagées.
Deiss contrarié par Blocher
Pour sa part, le ministre de l'Economie aurait souhaité "agir
vite, avec des mesures claires et simples" et faire avancer le
dossier. Il estime que ce dernier relève essentiellement de la
protection des animaux, c'est-à-dire de l'Office vétérinaire
fédéral, donc du Département de l'économie (DFE) dont il est le
responsable.
L'opposition rencontrée par le chef du DFE fait qu'il n'est "pas
sûr" que le gouvernement proposera cette semaine encore un
catalogue de mesures. Il faudra certainement attendre, selon Deiss,
que le Parlement traite des motions qui ont été déposées sur le
sujet.
Nouvelles propositions?
Le gouvernement reviendra ensuite avec des propositions de
mesures. Selon Joseph Deiss, il était originellement prévu de faire
enregistrer tous les chiens et d'instaurer des contrôles
particuliers pour une douzaine de races. La question des pitbulls
restait ouverte.
Début février, le gouvernement avait déjà fait savoir qu'il
voulait des précisions sur le paquet de mesures proposées par le
DFE contre les chiens dangereux. Il souhaitait notamment des
détails concernant la détention des animaux, avait expliqué Oswald
Sigg, porte-parole du Conseil fédéral.
agences/RSR/sj
Forte pression médiatique
- A la mi-janvier, le DFE avait proposé l'interdiction du pitbull suite au drame d'Oberglatt (ZH) qui avait coûté la vie à un enfant de six ans.
- Il proposait également que des autorisations soient nécessaires pour la détention de 13 autres races.
- Le 22 décembre dernier, le quotidien zurichois "Blick" avait mis la pression sur le conseiller fédéral Deiss en exigeant une interdiction des chiens de combat.
- Le quotidien avait déposé à Berne une pétition munie de plus de 175'000 signatures, lancée début décembre après la mort de l'enfant tué par des pitbulls à Oberglatt (ZH).
- Joseph Deiss avait déclaré au rédacteur en chef du "Blick" qu'il souhaitait prendre rapidement des mesures simples et claires.
- Lancée le 3 décembre dernier, deux jours après le drame, la pétition demandait notamment l'interdiction immédiate de la détention et de l'élevage de pitbulls et des croisements avec cette race.