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La 1ère greffe intégrale du visage approche

Après la greffe partielle d'I.Dinoir en 05, bientôt la greffe intégrale
Après la greffe partielle d'I.Dinoir en 05, bientôt la greffe intégrale
John Travolta qui prend les traits de Nicolas Cage: cette scène du film «Volte/Face» pourrait bien devenir réalité. Un hôpital londonien a reçu le feu vert mercredi pour opérer la toute première greffe d'un visage entier.

L'opération, qui serait une première mondiale, a été autorisée
par la Commission d'éthique spéciale du Royal Free Hospital à
Londres. Le processus n'en est toutefois qu'à un stade précoce
puisque les futurs receveurs doivent encore être
sélectionnés.



Spécialiste en chirurgie reconstructrice, le Pr Butler, qui
travaille sur ce projet depuis près de quinze ans, s'est dit «ravi»
par cette annonce. Il avait obtenu le droit en décembre 2005 de
présélectionner des patients. Les noms de 34 personnes ont été
jusqu'à présent retenus. La future liste devrait en retenir
quatre.

"Pas de course à la première"

Le Pr Butler, 44 ans, affirme toutefois vouloir éviter de se
lancer dans une course à une première mondiale. Le Royal Free
Hospital est en effet en concurrence avec l'équipe du Pr Maria
Siemionow à Cleveland, aux Etats-Unis, qui a obtenu le feu vert des
autorités médicales américaines dès octobre 2004 mais n'a pas
encore choisi de patient.



«Nous continuerons à adopter une approche très prudente et à ne
pas nous précipiter», a affirmé le Pr Butler. «Cela pourrait
prendre plusieurs mois avant que nous soyons prêts à mener
l'opération. Il est très important que nous retenions le bon
patient».

Des greffes partielles déjà tentées

Une Française, Isabelle Dinoire, avait été en novembre 2005 la
première au monde à subir une greffe partielle de visage. Défigurée
par son chien, elle avait été opérée au niveau du triangle
nez-lèvres-menton. En avril, Li Guoxing, un paysan chinois de 30
ans défiguré par un ours, a aussi été partiellement greffé. Mais le
projet du Pr Butler va plus loin, puisque ce serait un visage
entier qui serait greffé.



Les patients susceptibles d'explorer cette voie auront déjà subi
50 à 70 opérations de chirurgie réparatrice. Ils ont atteint «le
bout de l'échelle des possibilités en matière de chirurgie
reconstructrice et il n'y a rien d'autre qu'on puisse leur offrir»,
a-t-il expliqué.



«Il y a le problème de l'intégration dans la société, être capable
de marcher dans la rue en société sans que personne ne les
dévisage. C'est tout ce que les gens veulent: être normal», a-t-il
remarqué. Le Pr Butler espère ainsi qu'à long terme la greffe
devienne la méthode privilégiée avant la chirurgie
reconstructrice.



afp/ap/sun

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Un problème de compatiblité

L'opération consisterait à enlever la peau, la graisse et les vaisseaux sanguins d'un donneur en état de mort cérébrale, pour les greffer sur le visage du receveur.

Celui-ci devrait ensuite prendre des immuno-suppresseurs pour prévenir un éventuel rejet.

Comme pour toute greffe, une compatibilité entre le donneur et le receveur est nécessaire tant au niveau du groupe sanguin que des tissus.

Dans ce cas précis, elle doit aussi l'être pour la teinte de la peau, et la texture et la couleur des cheveux.

Le visage d'un mort sur un vivant

Une autre crainte est relevée par le docteur Butler: les parents du donneur peuvent nourrir de légitimes inquiétudes, face à l'idée de voir le visage d'un être aimé disparu greffé sur un inconnu.

Mais selon les recherches de l'équipe londonienne, le nouveau visage du malade serait en fait hybride entre celui du donneur et celui du greffé.

D'après des simulations informatiques, les familles des donneurs ne reconnaîtraient donc pas leurs proches décédés chez les greffés.