Une meilleur rendement énergétique et le recours aux énergies
renouvelables ainsi qu'aux centrales à gaz est préconisé.
L'Office fédéral de l'énergie (OFEN) a présenté mardi les
premiers éléments de ses "perspectives énergétiques 2035/2050". "Si
nous ne prévoyons pas aujourd'hui des changements de trajectoire,
nous nous exposons à long terme à un énorme déficit en
électricité", a souligné en conférence de presse à Berne Walter
Steinmann, directeur de l'OFEN.
Impasse annoncée pour 2020
L'impasse est annoncée pour 2020, lorsque les centrales
nucléaires suisses les plus anciennes arriveront au terme de leur
durée d'exploitation et que les contrats d'importation de France
seront échus.
L'OFEN part du principe que la consommation d'énergie continuera à
augmenter dans les prochaines années. En cas de poursuite de la
politique actuelle, il faut s'attendre à une hausse de 22% à 23%
d'ici à 2035. Si l'Etat et l'économie renforcent leur collaboration
et que des mesures comme la taxe sur le CO2 ou le centime
climatique sont introduites, la hausse pourra être réduite à
16%.
Scénario idéal : une société à 2000 watts
Seul le scénario idéal d'une "société à 2000 watts" - trois fois
moins que la consommation actuelle par personne et par an -
permettrait d'enregistrer un recul de 8%. Ces chiffres ôôdoivent
nous faire réagir", selon Walter Steinmann.
Pour pallier l'insuffisance de l'offre, l'OFEN mise d'abord sur
une amélioration du rendement énergétique. Si l'Etat ne prend pas
de mesure en la matière, la Suisse aura besoin de deux nouvelles
centrales nucléaires, a expliqué Walter Steinmann. L'encouragement
des énergies renouvelables suit dans l'ordre des priorités. Les
capacités de production d'électricité par la biomasse, le vent et
la force hydraulique doivent être développées au plus vite.
Nouvelles émissions de CO2
Miser sur les énergies renouvelables ne suffira toutefois pas.
Le recours aux sources énergétiques fossiles reste indispensable,
au moins en partie. Reposant sur des centrales à gaz ou thermiques,
cette solution n'est pas optimale, mais elle est la moins mauvaise,
estime le directeur de l'OFEN. Les nouvelles émissions de CO2 qui
en découleront devront être compensées tant sur le plan national
qu'international.
AP/dsz
Ouvert au nucléaire
L'OFEN laisse ouverte l'option de construire de nouvelles centrales nucléaires, mais seulement au cas où le problème du traitement des déchets radioactifs serait résolu. En raison de la durée des procédures d'autorisation, une nouvelle centrale nucléaire ne pourrait pas être exploitable avant 2030.
Si la question des sources énergétiques de demain est pressante, celle de la dépendance vis-à-vis de l'étranger l'est également. L'an dernier, la Suisse a pour la première fois consommé plus d'électricité qu'elle n'en a produit, a relevé Walter Steinmann. Ceci est d'autant plus problématique que l'époque où le pétrole était bon marché est révolue. Les travaux de l'OFEN seront achevés d'ici la fin de l'année et remis au conseiller fédéral Moritz Leuenberger.