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Bourse: prudence, prudence...

L'asile selon l'UDC, contraventions et recul des CFF
Beat Käser Gérant Lombard Odier Darier Hentsch
Le SMI a passé lundi les 8100 points pour la 1ère fois depuis plus de 5 ans, le 6 février 2001. Une hausse logique car tous les indicateurs économiques sont positifs. Pourtant, les investisseurs se rejoignent sur un point: la prudence.

Pour Beat Käser, responsable de la gestion des portefeuilles en
actions suisses chez Lombard Odier Darier Hentsch (LODH), la bourse
suisse ne va bien évidemment pas répéter sa performance de 2005, un
pronostic pas trop risqué sur lequel se rejoignent tous les
analystes, économistes et investisseurs. Pour mémoire, avec plus de
30% de hausse en 2005, SMI et SPI figuraient parmi les meilleurs
indices boursiers européens.

Economie: indicateurs tous positifs

Pourtant, et là encore, la majorité des analystes sont aussi
d'accord: tous les principaux indicateurs économiques sont
positifs.



Les bénéfices tout d'abord: jamais les entreprises suisses n'ont
gagné autant d'argent qu'en 2005. La bourse étant principalement le
reflet des bénéfices, il est logique que le SMI s'approche de ses
records de 1998 et de 2000 à près de 8500 points. Et pour 2006, le
gérant de LODH prévoit une nouvelle hausse des bénéfices!



L'assise de la croissance ensuite: ces dernières années, l'Asie ou
les Etats-Unis ont été les seuls moteurs de la croissance
économique mondiale. Rien de tel actuellement: Etats-Unis, Chine,
Japon, Europe (même l'Allemagne si importante pour la Suisse), pays
émergents... toutes les zones économiques affichent des taux de
croissance appréciables et les perspectives sont bonnes pour
2006.

Monnaies: avantage suisse

Ces dernières années, nombre d'entreprises suisses Swatch,
Nestlé,... ont affiché des bénéfices en francs suisses prétérités
par la force du franc. Une tendance aujourd'hui inversée assure
Beat Käser qui prévoit que les effets de change vont gonfler les
bénéfices des entreprises actives dans les zones dollar et
euro.



Autre élément positif pour l'évolution des cours pour Beat Käser,
les restructurations des entreprises. Non seulement, ces
restructurations ont dopé les bénéfices mais ce faisant, elles ont
fourni aux sociétés les moyens financiers pour se lancer dans des
acquisitions. Et les opérations de M&A
(mergers&acquisitions) constituent un aiguillon boursier
important.

Nuages boursiers ?

Face à toutes ces bonnes nouvelles, la retenue de l'ensemble des
investisseurs surprend. Car Beat Käser ne voit pas de grosse menace
sur les bourses. Peut-être les hausses de taux des banques
centrales (pour l'instant modérées) et bien sûr les traditionnels
risques géopolitiques (pétrole, terrorisme,...).

Actions pas trop chères

Même le prix des actions n'est pas jugé trop élevée par Beat
Käser malgré 3 ans de hausse ininterrompue. Rappelons que le SMI
est passé de 3600 points en 2003 à plus de 8000 en mars 2006. Les
entreprises suisses sont actuellement valorisées à près de 16 fois
leurs bénéfices, une variable comparable voire légèrement
inférieure aux indicateurs américains et européens.

La peur de la hausse

Ce sont justement ces 3 années de hausse et les krachs de 1998
et de 2000-2003 qui rendent tous les investisseurs nerveux selon la
maxime "Tout ce qui monte finit par redescendre!".



Face à cette menace floue, les stratégies sont connues:
réalisation des bénéfices, positions courtes, part en cash
importante, etc.



De son côté, Beat Käser avoue une préférence pour les moyennes
entreprises suisses (les titres du SPI), quelques unes ayant selon
lui un potentiel de hausse moins entamé que les grosses
capitalisations du SMI.



Seconde stratégie: une préférence pour les sociétés livrant des
dividendes élevés. Logique: le potentiel du court apparaissant
limité, autant misé sur les dividendes.

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COMMENTAIRE

Les investisseurs de LODH avec leur approche prudente rejoignent la quasi totalité des spécialistes boursiers. La majorité estime qu'il est trop tôt pour sortir, le marché étant toujours haussier. Mais tous également craignent que la consolidation ou plutôt la correction ne soit brutale, d'où la grande nervosité constatée sur les marchés depuis février. Le risque: que les premières tendances baissières ne soient exagérément amplifiées par des investisseurs/spéculateurs pressés de mettre leurs noisettes à l'abri.

Nicolas Rossé - tsrinfo

Recommandations boursières de Lombard Odier Darier Hentsch

Beat Käser favorise les titres du SPI à ceux du SMI.

Recommandations à l'achat:

Adval Tech
Arbonia-Forster
Belimo
Emmi
Ems-Chemie
Geberit
Huber&Suhner
Rieter
SIG
Straumann
Sulzer.

Pour le SMI, le gérant de LODH favorise Adecco, un titre qui a encore un potentiel de rattrapage selon lui.


A l'inverse, Beat Käser déconseillle l'achat de Credit Suisse et Charles Voegele.