Intitulée "Augmenter les salaires - cap sur l'égalité", cette
campagne initiée par l'USS et les syndicats qui la constituent doit
permettre de réduire les écarts entre les revenus des cadres ou des
employés, a indiqué jeudi le groupement syndical devant la presse.
Surtout dans un contexte de croissance tel que le pays le vit
actuellement, a insisté l'USS.
De fait, selon une étude réalisée par l'USS auprès de 30
entreprises suisses, les top managers ont gagné en 2005 14% de plus
que l'année précédente, soit 2,8 millions de francs en moyenne.
Dans le même temps, les salaires minimaux n'ont eux crû que de
1,3%, à 48'000 francs, a expliqué Renzo Ambrosetti, codirecteur
d'Unia.
Plus fort écart à l'UBS
Cet écart a progressé de 12% par rapport à 2004. Il est
désormais de 1 à 59. Cela signifie qu'un employé devrait travailler
59 ans pour atteindre le salaire annuel moyen d'un membre de la
direction d'une multinationale suisse.
Mais cette différence peut être encore plus marquée: elle s'élève
ainsi à 1:549 à l'UBS ou 1:316 chez Nestlé, a précisé le
responsable.
Par branche, c'est dans l'industrie agroalimentaire que l'écart
salarial est le plus élevé. Il est de 1:59, contre 1:13 dans le
commerce de détail, 1:54 dans l'industrie chimique et
pharmaceutique et 1:305 dans la banque et les assurances.
Femmes moins payée
Parallèlement, l'USS et les syndicats veulent mettre en lumière
les divergences de salaires liées au sexe. Après dix ans de loi sur
l'égalité, les femmes touchent toujours un cinquième de moins que
les hommes, ont-ils regretté.
Pour sensibiliser travailleurs, actionnaires et entreprises à ces
problématiques, ces mouvements ont lancé une série d'actions de
protestation, notamment mercredi lors de la conférence de presse de
bilan de la Migros et jeudi lors de celle de Nestlé. Une
manifestation nationale est également prévue le 23 septembre à
Berne.
ats/sn
L'égalité des sexes pas encore réalisée
En dix ans de loi sur l'égalité, les chances des femmes, qui représentent 51% de la population, se sont améliorées dans le monde du travail.
Elles gagnent toujours en moyenne 25% de moins que les hommes dans le secteur privé et 11% de moins dans la fonction publique.
Si l'on considère les postes de cadre dans le secteur privé, une femme y gagne en moyenne 30% de moins qu'un homme.