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La Banque nationale suisse serre la vis

Le taux directeur suit la courbe de la croissance économique
Le taux directeur suit la courbe de la croissance économique
La Banque nationale suisse donne un tour de vis à sa politique monétaire. Elle relève, pour la troisième fois en six mois, d'un quart de point la marge de fluctuation du Libor à trois mois, à 1-2%.

La BNS confirme ainsi sa volonté d'adapter sa politique de façon
«graduelle» à l'accélération de la croissance. «Nous ne devons pas
nous laisser aveugler par la performance du premier trimestre de
cette année», a relevé Jean-Pierre Roth, président de la direction
générale, jeudi devant la presse à Genève.

Normalisation

L'économie suisse a vu son produit intérieur brut (PIB)
progresser de 3,5% en rythme annuel entre janvier et mars, soit un
taux bien supérieur à son potentiel à long terme évalué à 1,5 -
2,0%.



Pour Jean-Pierre Roth, les ressources apparaissent pleinement
utilisées, d'où la nécessité de s'engager plus que jamais sur la
voie de la normalisation monétaire, afin de garantir la stabilité
des prix.



Le patron de la BNS s'est toutefois empressé de réaffirmer que la
politique monétaire conservait un caractère expansionniste. Même si
le relèvement d'un quart de point de la marge de fluctuation du
Libor à trois mois à 1,0-2,0%, avec une zone médiane fixée
désormais à 1,5%, constitue le troisième tour de vis en six
mois.



Une décision par ailleurs pleinement anticipée par les
observateurs. Les économistes tablent même encore sur deux
resserrements de 25 points de base d'ici à la fin de l'année. Ce
qui signifie que le Libor atteindrait alors 2,0%, contre un taux
plancher de 0,25% en mars 2003.

Incertitudes

Au chapitre des incertitudes, Jean-Pierre Roth a mentionné la
vigueur de l'économie américaine.



Il parie sur un «atterrissage en douceur», en intégrant des
risques inflationnistes toujours alimentés par le niveau élevé des
cours du pétrole, une donnée qui tourmente les marchés
boursiers.



A noter enfin que la décision de la BNS a été jugé «adéquate»
autant par l'association patronale Economiesuisse que par l'Union
syndicale suisse (USS).



ats/ant

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Côté perspectives

La banque centrale escompte une croissance du PIB helvétique d'un peu plus de 2,5% cette année.

La BNS constate certes un ralentissement de l'activité dans la construction, mais une poussée dans les biens d'équipement qui met en exergue la volonté d'investir des entreprises.

Au-delà, l'institut d'émission monétaire se doit avant tout d'assurer sa mission de gardien de la stabilité des prix, où le contexte demeure favorable.

Avec un Libor maintenu à 1,5%, le renchérissement devrait s'établir à 1,2% en 2006 comme en 2007, pour ascender à 1,9% en 2008.

Banques suisses en 2005: record

Les bénéfices cumulés des banques suisses ont atteint 24,8 milliards de francs, en hausse de 58,9% par rapport à 2004. La progression a découlé surtout du résultat opérationnel.

Le bénéfice brut cumulé s'est accru de 28,5% pour s'établir à 29,7 milliards de francs, a indiqué jeudi la BNS dans son rapport annuel sur les banques helvétiques.

Sur les 337 établissements pris en compte par la BNS, 23 ont subi une perte. Le total des pertes a crû de 18,8% à 142,2 millions de francs.