Lors de sa rencontre avec le négociateur en chef iranien Ali
Larijani samedi à Berne, Micheline Calmy-Rey a réitéré son souhait
d'une solution négociée dans le dossier du nucléaire iranien.
Engagement actif
Au cours de leur entretien dans la matinée, la conseillère
fédérale a présenté la position helvétique sur le dossier.
La Suisse «s'engage activement en faveur de la non-prolifération
et du désarmement nucléaire, ainsi qu'elle reconnaît le droit de
chaque Etat à l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire», a
indiqué le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) dans
un communiqué.
Interrogée par l'ATS, une porte-parole du DFAE a indiqué que la
Suisse avait fait part à M. Larijani de la disposition de Berne à
apporter son aide afin de résoudre la crise actuelle. Ceci en cas
de demande des parties, a-t-elle indiqué sans donner plus de
précisions sur les formes que ce soutien pourrait prendre.
"Partenaire important"
Pour sa part, lors d'un point de presse à la résidence de
l'ambassadeur d'Iran, Ali Larijani a déclaré que la Suisse, en tant
que pays neutre, était "un partenaire important".
Selon le négociateur iranien, Berne a fait preuve à plusieurs
reprises d'une position "juste et équilibrée" en ce qui concerne
les questions internationales.
A.Larijani a dit espérer que la Suisse s'implique diplomatiquement
en vue de régler la crise actuelle, mais n'a pas donné d'indication
sur les initiatives que Berne pourrait prendre.
Rejet implicite
En visite vendredi à Madrid, M. Larijani a implicitement rejeté
le calendrier souhaité par les Occidentaux pour une réponse à leur
proposition de coopération sur le programme nucléaire de
l'Iran.
«Le calendrier déterminé par les autres n'influe pas sur ce que
nous faisons», a déclaré le responsable iranien, interrogé sur la
possibilité que Téhéran réponde avant le prochain sommet du G-8 à
l'offre présentée par la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne,
les Etats-Unis, la Russie et la Chine.
Offre soumise à condition
Les grandes puissances ont présenté le 6 juin dernier une offre
contenant des mesures incitatives, notamment en matière de
commerce, pour régler la crise du nucléaire iranien.
La condition est que la République islamique - soupçonnée de
vouloir se doter de l'arme atomique - suspende son enrichissement
d'uranium.
ats/het
Une première rencontre
Mme Calmy-Rey avait rencontré le 22 juin dernier le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki également à Berne.
La cheffe du DFAE avait déjà déclaré à cette occasion que la Suisse soutient «une solution négociée» pour régler la crise.
La Confédération représente les intérêts américains en Iran depuis 1981. Les Etats-Unis ont rompu leurs relations diplomatiques avec Téhéran le 7 avril 1980, après l'affaire des otages américains.