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Salaires: l'heure des augmentations a sonné

Salaires: l'heure des augmentations a sonné
Salaires: l'heure des augmentations a sonné
Forts de la bonne marche de l'économie, les salariés doivent enfin profiter d'une hausse de leur revenu. C'est la revendication de Travail.Suisse, qui réclame pour 2007 des augmentations de salaires de 2 à 4%.

Le syndicat demande donc une hausse des revenus réels de 1 à 3%
en plus de la compensation du renchérissement. «L'économie suisse
se porte comme un charme, et notre PIB va selon toute vraisemblance
gagner jusqu'à 3% sur l'année. Cette ambiance positive incite
Travail.Suisse à revendiquer de substantielles augmentations de
salaires». Telles sont les premières lignes du communiqué de
Travail.Suisse publié jeudi.

«Il est temps que tout le monde puisse profiter de ce regain de
prospérité», ajoute l'association faîtière des travailleuses et des
travailleurs, alliée pour l'occasion à Syna, Hotel & Gastro
Union et transfair.



Travail.Suisse estime «que le pouvoir d'achat de la population
doit être maintenu et que des augmentations de salaires réels de 1
à 3 % sont totalement justifiées» au vu de la situation actuelle.
Susanne Blank, responsable de la politique économique à
Travail.Suisse, a non seulement réclamé des hausses de salaires
substantielles, mais également un meilleur équilibre entre le
travail et la vie personnelle.

Croissance réelle en baisse depuis six ans

Pour appuyer les revendications salariales, elle a en outre
souligné les performances exceptionnelles des entreprises,
enregistrant de nouveaux bénéfices record et l'accroissement des
écarts salariaux, mise en exergue dans une étude sur les
rémunérations des managers rendue rendue publique il y a un
mois.



Susanne Blank a en revanche pointé du doigt le fait que «depuis
l'an 2000 la croissance des salaires réels a progressivement
faibli», même si «les résultats des négociations pour l'année en
cours se sont révélés satisfaisants puisque la plupart des branches
ont obtenu la compensation du renchérissement et un peu plus».

Trop de stress

De plus, elle stipule que les travailleurs ont été soumis à des
pressions accrues notamment du fait de l'accélération de la cadence
du travail, de l'augmentation de la charge de travail et des
exigences élevées en terme de flexibilité. Sans oublier de
fréquentes restructurations et l'angoisse de perdre son
emploi.



Selon le syndicat, l'augmentation des salaires est insuffisante.
Il est nécessaire de réduire le niveau de stress. «Il n'est pas
acceptable qu'en dépit de carnets de commandes pleins, les firmes
continuent de faire abattre par les effectifs existants une besogne
toujours plus volumineuse. Des emplois doivent être créés», martèle
Susanne Blank.

Différences de traitements fustigées

Travail.Suisse déplore aussi les différences de traitement entre
les cadres supérieurs et les autres employés. Les premiers
jouissent de fortes augmentations (10 et 20%) alors que l'ensemble
de la classe salariale a dû essuyer l'an dernier une amputation de
salaire réel de (-0,2%), souligne-t-il.



En juin dernier, l'Union syndicale suisse (USS) a exigé une hausse
générale des salaires de 4% pour 2007 et d'importants rattrapages
pour les femmes, afin de réduire les inégalités salariales.
Regroupés autour de l'USS, les syndicats veulent que la reprise
profite à tout le monde et ont invité les employés à faire pression
en manifestant le 23 septembre prochain à Berne.



ats/sun

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Les syndicats fourbissent leurs armes

Outre Travail.Suisse, d'autres syndicats y sont allés de leurs revendications jeudi après-midi.

Ainsi, Syna «exige pour les prochaines négociations salariales la réduction des écarts salariaux dans chaque entreprise, le renforcement du pouvoir d'achat et la récompense pécuniaire des prestations fournies».

Du côté de l'hôtellerie-restauration, le syndicat Hotel & Gastro Union, devant l'échec des deux premiers cycles de négociations, a saisi l'Office fédéral de conciliation en matière de conflits collectifs du travail pour fixer les minima 2007.

De nouvelles négociations ont eu lieu en juillet, sans succès. D'autres discussions sont prévues en août.

Hotel & Gastro Union exigeait au préalable, outre le renchérissement, une augmentation réelle de 2% et un 13e salaire complet dès le premier jour d'activité dans l'entreprise.

Enfin, le syndicat transfair, actif dans le domaine du service public, revendique une pleine compensation du renchérissement (1 à 1,2%) ainsi que - selon la branche - des augmentations de salaires réelles entre 1,5 et 2,5%.

Salaires suisses: comparaison avec l'UE

Le salaire moyen en Suisse est généralement plus élevé que dans les pays voisins, selon une récente étude de la Haute Ecole Spécialisée de Soleure.

En Suisse, il est de 65'000 francs par année.
En Allemagne: 54'000.

En Grande-Bretagne: 53'000.

En Autriche: 43'000.

En Italie: 35'000.

En France: 32'000.

Mais après déduction des impôts, des contributions sociales et des charges fixes comme l'assurance maladie, les différences avec les autres pays sont moins marquées. Selon l'indice de l'OCDE, le coût de la vie est par exemple 28% plus élevé en Suisse qu'en Allemagne.