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L'ETA rompt la trêve par un attentat à Madrid

L'ETA avait commis un attentat meurtrier en décembre 2006 à Madrid
Une épaisse fumée noire s'est dégagée du terminal 4 de l'aéroport
Un attentat à la voiture piégée, revendiqué par l'ETA, a fait 19 blessés et deux disparus samedi à l'aéroport de Madrid. Le gouvernement espagnol a dénoncé la violation du cessez-le-feu en vigueur depuis le mois de mars.

"La violence est incompatible avec le dialogue dans une
démocratie", a réagi le ministre de l'Intérieur Alfredo Perez
Rubalcaba, pour qui "cette attaque rompt un cessez-le-feu permanent
décidé il y a neuf mois". Les séparatistes basques d'ETA ont en
effet revendiqué cet attentat commis à Madrid en dépit de la trêve
en vigueur depuis mars.



A.P. Rubalcaba a souligné que l'explosion avait été "très
importante, très puissante", et qu'elle avait "sérieusement
endommagé la structure du parking" du terminal 4 de l'aéroport de
Madrid. Il a annoncé que deux personnes étaient portées disparues
et que les policiers les recherchaient "dans les décombres". Il
s'agirait de deux touristes équatoriens. Le bilan officiel fait
état jusqu'à présent de 19 blessés, quatre légers, et 15 très
légers.

Deux appels téléphoniques

L'explosion s'est produite vers 9h30 (8h30 GMT) dans le parking
du nouveau terminal 4 de l'aéroport, a précisé Javier Ayuso,
porte-parole des services d'urgence de la capitale espagnole. Deux
appels téléphoniques passés à la police dans la région basque ont
précédé l'explosion. Dans le second, un correspondant anonyme a
revendiqué cette action au nom de l'ETA, a annoncé le ministère
autonome basque de l'Intérieur.



Une épaisse colonne de fumée s'élevait du parking. Le terminal a
été immédiatement évacué et l'aéroport fermé, a indiqué Iberia, la
compagnie nationale espagnole. Cet attentat perpétré l'un des jours
les plus chargés en termes de trafic a entraîné l'interruption de
tous les vols à l'arrivée et en départ de cet aéroport.

Zapatero veut rompre le dialogue avec l'ETA

Le Premier ministre espagnol Jose Luis Zapatero, qui a
interrompu ses vacances, a annoncé la "suspension" du dialogue avec
les séparatistes basques d'ETA après l'attentat.



"Comme les conditions que nous avons posées ne sont pas réunies,
j'ai ordonné la suspension de toutes les initiatives visant à
développer le dialogue", a déclaré Zapatero."Le gouvernement
considère que l'attentat d'aujourd'hui est incompatible avec un
cessez-le-feu permanent".



M. Zapatero n'a toutefois pas explicitement dit renoncer
définitivement à toute solution négociée avec l'ETA, tenue pour
responsable de quelque 850 morts en 38 ans de campagne terroriste
pour l'indépendance du Pays Basque.

Otegi pour la poursuite des négociations

Arnaldo Otegi, le leader du parti basque Batasuna, bras
politique interdit de l'ETA, a affirmé que "le processus n'est pas
rompu" et même "plus que jamais nécesssaire".



Il a estimé que le gouvernement Zapatero était le principal
"responsable" des "blocages structurels" du processus de paix, pour
n'avoir "pas fait le moindre geste en neuf mois" en faveur des
indépendantistes.



Le gouvernement autonome basque, dirigé par les nationalistes
modérés a condamné l'attentat. Mais il "ne ne peut et ne veut pas
considérer comme rompu" le processus de paix, a déclaré sa
porte-parole, Miren Azkarate.

Manifestation prévue pour dimanche

L'Association des victimes du terrorisme (AVT) a appelé samedi à
une grande manifestation dimanche dans le centre de Madrid pour
protester contre l'attentat attribué à l'ETA et a demandé au
gouvernement de "cesser de négocier" avec l'organisation
séparatiste basque.



L'AVT, une organisation proche de l'opposition conservatrice, a
appelé dans un communiqué "tous les citoyens" à se réunir à la
mi-journée sur la place emblématique de la Puerta del Sol, dans le
centre de la capitale, pour "crier haut et fort qu'on ne peut
négocier avec les assassins de l'ETA".



agences/tac/mk

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Troisième trêve rompue par l'ETA

L'organisation indépendantiste basque ETA, qui a revendiqué un attentat à l'explosif faisant des blessés légers samedi à l'aéroport de Madrid, a tué près de 850 personnes en 38 ans de lutte armée contre l'Etat espagnol pour l'indépendance du Pays Basque.

L'attentat à la voiture piégée de samedi marque une rupture flagrante du "cessez-le-feu permanent" observé depuis le 24 mars par l'organisation indépendantistes basque armée, dont le dernier attentat à l'explosif remontait au 9 mars.

Le dialogue lancé par Madrid avec l'ETA - que cette dernière vient donc d'interrompre - est la 3e tentative du genre, après celles du gouvernement socialiste de Felipe Gonzalez en 1989 et celle du gouvernement conservateur de José Maria Aznar en 1999.

Le "processus de paix" entamé après l'annonce de ce cessez-le-feu semblait en panne en cette fin d'année, notamment à la suite d'un vol d'armes par l'ETA dans le sud de la France et de la récente découverte d'une cache d'explosifs au Pays Basque.

Une première réunion entre émissaires du gouvernement et représentants de l'ETA s'était toutefois tenue mi-décembre dans un lieu resté secret et avait permis selon les sources interrogées de s'entendre sur la poursuite au moins temporaire de la trêve.