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Fin de la grève des ex-pilotes de Crossair

Les ex-pilotes de Crossair ont affiché leur mécontentement mardi
Les ex-pilotes de Crossair ont affiché leur mécontentement mardi
Cinq ans après le grounding de Swissair, des appareils de Swiss ont été cloués au sol mardi. Première en Suisse, 78 pilotes de l'ex-Crossair sont entrés en grève à l'aube. Menacés, ils ont mis un terme au mouvement en soirée.

«Nous avons décidé de mettre fin à la grève ce soir», a déclaré
Thomas Isler, président du syndicat Swiss Pilots, mardi soir à la
télévision alémanique. Le management n'a toutefois pas encore fait
de propositions concrètes, a-t-il précisé. «Nous n'avons reçu que
des menaces aujourd'hui.»



Cette grève, qualifiée d' « égoïste» par Moritz Leuenberger au , a
entraîné la suppression de quelque 130 vols et touché plus de 8000
passagers. La plupart des voyageurs concernés ont pu être replacés
sur les vols d'autres compagnies, ou dans des trains et des bus.
Des chambres d'hôtels ont été mises à disposition d'une centaine de
personnes. Plusieurs suppressions sont encore prévues pour mercredi
matin (voir ci-contre).

Une véritable débâcle

La journée de mardi a été une véritable «débâcle», a déclaré
Manfred Brennwald, directeur des opérations du transporteur, mardi
soir devant la presse à Zurich. L'impact financier de la grève pour
le groupe n'est pas encore évalué mais le dommage à son image est
grand.



Swiss renonce à tout licenciement pour l'instant, sauf en cas de
récidive. La compagnie veut toutefois porter plainte contre et réclamer des
dédommagements. En outre, les grévistes recevront un avertissement
et ne seront pas rémunérés pour cette journée.

Unique Airport très touché

Entamée à 05h30 à l'appel de Swiss Pilots, la grève a concerné
les 24 Avro de Swiss European Airlines, communément appelés
«Jumbolino», et leurs 78 pilotes, sans exception. Les vols assurés
par des Airbus ont été maintenus. La majorité des vols annulés
concernaient l'aéroport de Zurich-Kloten.



A Genève, quelques vols vers Londres, Barcelone et Zurich ont été
supprimés. A Bâle également, moins d'une dizaine d'allers-retours
sont passés à la trappe.

Discriminations salariales

«La direction de Swiss a été complètement surprise par ce
mouvement social», a relevé M. Brennwald en cours de journée. Les
pilotes ont jugé que la direction n'avait pas apporté de réponse
satisfaisante lundi soir à l'ultimatum qui lui avait été lancé.
Devant la presse en matinée, Thomas Issler, président du syndicat
Swiss Pilots, a regretté «cette situation difficile pour tous les
employés de Swiss et les passagers». Mais il a justifié le
mouvement par l'absence de solutions concrètes pour mettre un terme
aux inégalités de traitement dont sont victimes les pilotes d'Avro
de Swiss European Airlines, pour la plupart des anciens de
l'ex-Crossair.



Leurs conditions de travail restent toujours moins avantageuses
que celles de leurs collègues de Swiss, même si certains effectuent
les mêmes liaisons. Les pilotes d'Airbus peuvent ainsi percevoir un
salaire jusqu'à deux fois plus élevé que ceux aux commandes
d'Avro.

Soutien d'autres syndicats

Affichant sa compréhension face à ce «malaise», M. Brennwald a
toutefois relevé que Swiss European Airlines évoluait dans un
environnement concurrentiel différent de celui de Swiss. Pourtant,
après des années de recul, le segment des appareils de 100 places a
renoué avec la croissance. Swiss a même augmenté sa flotte
court-courrier.



De leur côté, les syndicats kapers et SEV GATA ont apporté leur
soutien moral au mouvement. Pour le syndicat du personnel de
cabine, cela «montre une fois de plus combien la direction de Swiss
accorde peu d'importance aux exigences du personnel». Au passage,
kapers relève que l'ambiance n'est pas au beau fixe non plus dans
ses rangs.



agences/jab

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Nouvelles annulations prévues

La grève a impliqué mardi soir de nouvelles annulations de vols pour le soir même et pour mercredi.

Au total, la compagnie a dû pour l'heure supprimer 136 vols et quelque 8300 voyageurs ont été touchés.

Des vols mardi soir à destination de Venise, Londres, Bruxelles, Milan, Düsseldorf et Bâle ont été annulés, a indiqué Swiss mardi.

Celle-ci prévoit pour mercredi l'annulation de six vols, en provenance de Milan, Bruxelles, Düsseldorf, Bâle, Hanovre et Genève.

Swiss a mis en place une «hotline» téléphonique pour ses clients au numéro 044/564'17'47.

La compagnie informe également de la situation sur sa page internet swiss.com.

Dans la mesure du possible, les clients peuvent changer de réservation ou se faire rembourser les billets concernés sans frais.

Contexte économique favorable

Ces revendications salariales s'inscrivent dans un contexte favorable pour Swiss.

La compagnie aérienne, fondée en avril 2002 sur les restes de la défunte Swissair, a terminé le 1er semestre 2006 dans les chiffres noirs (bénéfice net de 76 mio), alors que tous les exercices précédents avaient jusque-là été négatifs.

Le taux d'occupation des avions de Swiss a également progressé (77,7 % au 1er semestre, contre 76,9 % en 05).

Début septembre, Swiss a annoncé qu'elle renforcerait la capacité de sa flotte européenne.

La compagnie va acheter 3 nouveaux Airbus qui seront livrés au printemps prochain. La flotte long courrier sera aussi étoffée grâce à deux Airbus attendus fin 2006.