Swiss a encore dû supprimer 14 vols mercredi sur son réseau
régional, faisant suite aux 128 annulations de la veille. Quelque
8900 passagers au total ont été affectés par le débrayage.
Si elle renonce aux licenciements pour l'instant, la compagnie
entend bien réclamer des dommages et intérêts au syndicat Swiss
Pilots. «Il faut d'abord chiffrer l'impact financier de la grève et
il est encore trop tôt pour en évaluer le montant», a indiqué à
l'ATS Jean-Claude Donzel, porte-parole de Swiss.
Quant aux grévistes de mardi, soit quelque 80 pilotes censés
travailler ce jour-là, ils recevront un avertissement.
La grève a été massivement suivie mardi par les pilotes régionaux
de Swiss European, qui opèrent sur 24 Jumbolino. Le reste des vols
européens assurés par les Airbus ainsi que les vols long courrier
n'étaient pas touchés par le mouvement.
Meilleures conditions à l'étranger
Quant à la plainte que Swiss entend déposer, le syndicat
l'examinera d'abord sur le plan juridique. De même, les menaces de
la compagnie de licencier les pilotes en cas de récidive
n'impressionnent pas le syndicat. «Nos membres en ont assez et sont
prêts à aller loin s'il le faut.»
Le fait est que les pilotes commencent à manquer sur le réseau
européen. «Beaucoup préfèrent partir à l'étranger pour travailler à
des conditions nettement meilleures», selon Mme Hasler. «Et ceux
qui veulent rester ici se battent».
Discrimination salariale
Les pilotes de la filiale régionale, des ex-Crossair pour la
plupart, se plaignent d'être nettement moins bien payés que leurs
collègues de Swiss qui volent aux commandes d'Airbus. Le salaire
maximal de ces derniers peut ainsi représenter le double de celui
des pilotes de Swiss European.
Le torchon brûle entre Swiss Pilots et la direction de la
compagnie depuis longtemps. En mai, le syndicat a dû reconnaître
que le vote - positif - de mars sur la nouvelle convention
collective de travail (CCT) avait été manipulé. A la suite de quoi,
Swiss a dénoncé le partenariat social qui le liait au syndicat.
Renouer le dialogue ?
Le torchon brûle entre Swiss Pilots et la direction de la
compagnie depuis longtemps. En mai, le syndicat a dû reconnaître
que le vote - positif - de mars sur la nouvelle convention
collective de travail (CCT) avait été manipulé. A la suite de quoi,
Swiss a dénoncé le partenariat social qui le liait au
syndicat.
Les discussions entre les deux parties sont au point mort. «Il
faut d'abord panser les plaies», a relevé M. Donzel. Toutefois, la
date du 4 octobre fixée avant la grève pour une rencontre entre le
syndicat et les représentants de Swiss reste toujours
agendée.
A cette occasion, les deux parties devraient se rencontrer pour
essayer de renouer le dialogue et poser des bases d'une discussion
plus constructive.
ats/sch/jab
L'USS juge les propos de Moritz Leuenberger déplacés
L'Union syndicale suisse (USS) ne comprend pas la réaction de la direction de Swiss à la grève menée hier par le syndicat Swiss Pilots Association (SPA).
Swiss ne peut pas refuser des mois durant de conclure une convention collective de travail (CCT) équitable avec la SPA et contraindre simultanément cette dernière à respecter la paix du travail, estime l'USS.
Le droit à faire grève pour imposer une CCT est garanti par la constitution, rappelle-t-elle.
L'USS juge en outre déplacée les critiques "unilatérales" prononcées mardi contre les pilotes en grève par le président de la Confédération.
En critiquant publiquement la grève, qu'il a qualifiée d'"égoïste" et d'"irresponsable", Moritz Leuenberger a pris unilatéralement position pour la compagnie.
Or un tribunal arbitral a pourtant constaté en 2003 que les anciens pilotes de Crossair étaient discriminés par Swiss, rappelle l'USS.
Swiss va-t-elle porter plainte ?
La question de la plainte de Swiss et de la réclamation d'indemnités est maintenant examinée par des juristes, selon le syndicat des pilotes, lequel s'attend à la suppression de l'équivalent d'un salaire journalier.
Le syndicat réagira si des mesures de représailles sont prises par la compagnie contre les grévistes.