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Six casques bleus ont été tués au Liban

Le véhicule qui a explosé transportait huit soldats de la Finul
Le véhicule qui a explosé transportait huit soldats de la Finul
Six soldats du contingent espagnol de la Force de l'ONU ont été tués dimanche dans l'explosion d'une voiture piégée, au Liban sud. C'est le premier attentat contre les casques bleus depuis la fin de la guerre entre Israël et le Hezbollah chiite.

Un colonel, officier de liaison du bataillon espagnol de la
Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), a estimé que
l'attaque, dans laquelle trois soldats ont aussi été blessés, avait
été «très bien préparée». «Les corps de deux des victimes ont été
projetés à plusieurs mètres par la force de l'explosion qui a
provoqué un incendie», a-t-il dit à l'AFP.

Une première

L'attaque a eu lieu à 10 kilomètres de la frontière
libanoisraélienne. La voiture piégée était garée sur le bas-côté de
la route asphaltée qui traverse une vallée entre les villes de
Marjayoun et Khiam, fréquemment empruntée par les patrouilles de la
Finul.



Il s'agit du premier attentat contre la Finul depuis qu'elle a été
renforcée par la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU,
qui a mis fin à 34 jours de guerre pendant l'été 2006 entre Israël
et le mouvement chiite Hezbollah, soutenu par Damas et
Téhéran.



Il survient alors que le Liban est plongé dans les violences. Des
affrontements opposent depuis le 20 mai l'armée libanaise au groupe
extrémiste sunnite Fatah al-Islam dans le nord du Liban. Beyrouth
et ses environs ont été secoués par une série d'attentats, dont
l'un a coûté la vie le 13 juin au député de la majorité
parlementaire antisyrienne Walid Eido et à son fils.

Un coup du Fatah al-Islam?

Alors que le Hezbollah a démenti toute implication, des sources
judiciaires libanaises avaient déclaré le 8 juin que le groupe
extrémiste Fatah al-Islam, qui est engagé depuis plus d'un mois
dans des affrontements avec l'armée libanaise au Liban nord,
projetait de mener des attentats contre la Finul. "Certains membres
du Fatah al-Islam ont avoué que l'un des principaux buts de leur
groupe était de s'attaquer militairement à la Finul opérant au
Liban sud", a-t-on ajouté de mêmes sources.



Trente-cinq membres du groupe extrémiste sunnite, qui est
retranché dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared,
ont été inculpés par la justice militaire libanaise d'"actes
terroristes". La plupart des combattants islamistes, des Libanais,
mais aussi des Syriens, des Saoudiens et des Palestiniens, ont été
arrêtés depuis le début des affrontements le 20 mai.



Par ailleurs, des accrochages entre soldats et islamistes ont fait
dix morts dans la nuit de samedi à dimanche à Tripoli, au nord du
Liban. Ces combats sont liés au face à face entre l'armée et les
combattants du Fatah al-Islam, qui se poursuit depuis cinq
semaines. Au total, 157 personnes, 80 militaires et au moins 57
islamistes ont été tuées depuis le début des affrontements le 20
mai au Liban nord, les violences internes les plus meurtrières au
pays du Cèdre depuis la fin de la guerre civile (1975-1990).



afp/sun

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13'000 Casques bleus au Liban

La mission de la Finul, créée en 1978, a été étendue par la résolution 1701 après une guerre dévastatrice de 34 jours l'été dernier entre Israël et la guérilla du Hezbollah au Liban, qui a fait environ 1200 morts, pour la plupart des civils.

Près de 13'000 Casques bleus sont actuellement déployés au Liban sud entre le fleuve Litani et la frontière libano-israélienne, en vertu de cette résolution.

Ce texte a aussi permis, pour la première fois depuis des décennies le déploiement de l'armée libanaise le long de la frontière sud, région jusqu'alors tenue par le Hezbollah.

Condamnations

A Paris, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice et son homologue français Bernard Kouchner ont condamné l'attaque.

Israël a exprimé ses "vifs regrets" et proposé son aide.

Le ministre espagnol de la Défense Jose Antonio Alonso a déclaré quant à lui que Madrid maintiendrait son contingent au sein de la Finul en dépit de l'attentat.