Un groupe de travail proposera un paquet de mesures d'ici juin
2007. Le projet d'apprentissage pour les réfugiés" doit être lancé
cet automne. Les efforts d'intégration en Suisse ont jusqu'ici été
portés par de louables intentions, mais souvent teintées de
"romantisme", a expliqué mercredi devant la presse le ministre de
la justice Christoph Blocher.
Mesures d'intégration
Le Conseil fédéral entend désormais agir pour combler les
lacunes dans la formation scolaire et professionnelle. Les efforts
concernent aussi la sécurité intérieure et l'amélioration de la
coordination des mesures d'intégration déjà prises.
Pour Christoph Blocher, la nouvelle loi sur les étrangers soumise
au vote le 24 septembre prochain doit créer les bases légales
permettant de développer une politique globale. Un refus serait
préjudiciable pour l'intégration.
Jeunes étrangers sans travail
Dans son rapport publié en mai dernier, l'ODM signalait que les
lacunes se situent avant tout au niveau de l'intégration scolaire,
de la formation professionnelle et sur le marché du travail.
Rappelons que la Suisse compte quelque 1,5 million d'étrangers. Le
taux de chômage des étrangers (8,9%) est d'ailleurs quasiment trois
fois supérieur à celui des Suisses (3,3%). Pour l'heure, seuls 20%
des réfugiés reconnus en âge de travailler exercent une activité
lucrative. Pas moins de 25'000 jeunes étrangers n'ont pas
d'emploi.
Cohabitation satisfaisante
L'ODM invitait à agir au niveau des institutions, écoles
professionnelles et entreprises existantes. Pour l'ODM, la
cohabitation entre Suisses et étrangers se passe globalement bien.
Dans certains domaines toutefois, l'intégration est
insuffisante.
Il apparaît ainsi que 15% des jeunes étrangers n'achèvent pas de
formation professionnelle régulière à moyen terme et risquent
davantage d'être au chômage ou de dépendre de l'aide sociale. Près
de 40% des bénéficiaires de l'aide sociale sont de nationalité
étrangère. Par ailleurs, plus de la moitié des condamnations
enregistrées au casier judiciaire concernent des étrangers.
agences/stp
Affaire de Rhäzuns
Le conseiller fédéral Christoph Blocher est préoccupé par l'affaire du viol d'une fillette de cinq ans par des écoliers de 11 et 13 ans en juin dernier dans la commune grisonne de Rhäzüns.
"C'est alarmant. On n'a jamais vu ça", a déclaré le ministre de la justice mercredi devant la presse. Il a par ailleurs confirmé que les deux auteurs étaient des Albanais du Kosovo.
Selon Christoph Blocher, il faut se demander comment on aurait pu empêcher cela. L'Office fédéral des migrations va d'ailleurs examiner dans quelles conditions vivent ces deux enfants.
Il faudra aussi examiner si des motifs sexuels sont vraiment à l'origine de cet acte. L'affaire de Rhäzüns a été abordée mercredi par le Conseil fédéral, en marge de sa séance.
Projet pilote
La mise en place de mesures supplémentaires visant à réduire les problèmes relève de la compétence de plusieurs services fédéraux ainsi que de celle des cantons et des communes. Il s'agit notamment de mieux coordonner les mesures.
Le Conseil fédéral prendra au mieux dans une année des décisions concrètes concernant les connaissances linguistiques des parents, qui influent sur les résultats scolaires des enfants et, par conséquent, sur leur intégration dans le monde professionnel.
D'ici à juin 2007, le Département fédéral de justice et police fournira une vue d'ensemble des problèmes concrets et des propositions pour un train de mesures harmonisées.
Christoph Blocher lancera par ailleurs cet automne encore son projet pilote d'"apprentissage pour les réfugiés", visant à réduire le taux de chômage et le nombre de dépendants de l'aide sociale.