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Un poisson utilisé comme arme antiterroriste

La sensibilité de ce poisson à la pureté de l'eau est précieuse...
La sensibilité de ce poisson à la pureté de l'eau est précieuse...
Un petit poisson, le Crapet Arlequin, est la dernière arme trouvée aux USA contre les risques d'empoisonnement des réserves d'eau potable par des terroristes, grâce au procédé mis au point par une entreprise californienne.

Derrière le "IAC 1090 Intelligent Aquatic BioMonitoring System"
proposé par l'entreprise Intelligent Automation Corporation (IAC)
se trouve en fait un système assez simple pour tester la pureté de
l'eau provenant d'une rivière ou d'un réservoir par le biais d'un
aquarium contenant huit Crapets Arlequin (Lepomis macrochirus)
exerçant leur mission de contrôle jour et nuit.

Toxicité vite repérée

Les réserves en eau potable sont identifiées comme des cibles
potentielles d'attaques terroristes éventuelles sur le territoire
américain après celle du 11 septembre 2001.



Si des animaux ont souvent été utilisés dans des situations de
conflit, les poissons ne sont pas les plus fréquemment appelés sur
la ligne de front. Le Crapet Arlequin présente toutefois le mérite
de ne pas demander beaucoup d'entretien.



"L'idée est de rendre les poissons les plus heureux possible. Ils
sont mis dans un aquarium avec un éclairage à l'intérieur et la
température de l'eau est contrôlée de façon à rester constante", a
déclaré Bill Lawler, le vice-président d'IAC, à l'AFP.



"Selon les services scientifiques de l'armée, il n'y a pas de
capteur assez sensible pour détecter la toxicité de l'eau et c'est
pourquoi le poisson est idéal", ajoute-t-il.

Le comportement aquatique comme indice

L'ordinateur qui équipe le système peut être programmé de façon
à alerter les responsables à distance, par téléphone ou même
courriel, voire fermer l'alimentation en eau en cas d'extrême
urgence.



Le programme s'appuie sur un modèle mathématique mesurant le
comportement des poissons et la qualité de l'eau et détectant ainsi
toute trace de produit toxique.

Vers l'exportation

Mis au point il y a sept ans, le système est considéré comme bon
marché, avec un prix de 45'000 dollars l'unité.



Cette technique a déjà séduit les autorités municipales de New
York et San Francisco."Nous avons reçu des manifestations d'intérêt
venant de nombreux endroits, y compris hors des Etats-Unis, et
cette technologie peut être exportée", indique Bill Lawler.



afp/het

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Comment ça marche

Les Crapets sont surveillés dans leurs mouvements, leurs respirations et lorsqu'ils font des bulles par des capteurs attachés à l'aquarium.

L'ordinateur déclenche un système d'alerte si des changements sont détectés dans le comportement des poissons, leur rythme de ventilation voire la profondeur à laquelle ils évoluent et le volume de bulles émis.

Pour garantir leur bonne santé, ils sont remplacés toutes les deux semaines.

Utilisation civile aussi

Les Crapets Arlequins réagissent à une vaste palette de produits chimiques, selon IAC, et peuvent ainsi non seulement détecter un éventuel empoisonnement de l'eau par des terroristes mais aussi des pollutions industrielles.

Selon Bill Lawler, des Crapets en patrouille ont ainsi détecté à New York une fuite d'essence diesel sur une barge qui a permis aux autorités portuaires d'intervenir rapidement pour la colmater.