Stabilité du taux de chômage en août

Le taux de chômage stagne à 3,1% depuis le mois de juin. C'est
le taux le plus bas depuis octobre 2002. L'ensemble des demandeurs
d'emploi inscrits se montait pour sa part à 186'654 personnes, en
baisse de 282, a indiqué vendredi le Secrétariat d'Etat à
l'économie (SECO). Outre les chômeurs, la catégorie réunit
notamment les personnes au bénéfice d'une situation de gain
intermédiaire ou de formation. Quant au nombre de places vacantes
annoncées aux offices régionaux de placement (ORP), il a progressé
de 253 unités pour s'établir à 11'782.

Moins de travail partiel

Les détails montrent que le chômage de longue durée (plus d'un
an au chômage) frappait 21,1 % des chômeurs inscrits en août. Une
proportion bien moindre que durant les années 1990 où souvent un
tiers des sans-emploi figuraient dans cette catégorie. Le recours
au chômage partiel, qui permet à des entreprises de passer un
mauvais cap, continue à faiblir, preuve d'un taux d'utilisation
important des capacités de production.



Les réductions d'horaire ont touché en juillet 502 personnes (-
10% sur un mois) et 21 sociétés (- 25%). Enfin, le SECO signale que
2457 chômeurs ont épuisé leurs droits aux prestations de
l'assurance-chômage dans le courant du mois de juin. Sur ce nombre,
31 % étaient toujours inscrits auprès d'un ORP, 16 % avaient
retrouvé un emploi. Les 53 % restants avaient eux disparu de la
statistique.

Légère hausse en Suisse romande

Un regard sur les cantons révèlent un développement différencié.
Le taux de chômage a légèrement progressé dans la moitié des
cantons, la hausse la plus forte ayant été enregistrée dans le
canton d'Appenzell Rhodes-Intérieures (+0,3%), canton d'ailleurs
peu touché avec un taux de chômage de seulement 1%. Avec un taux
moyen de 2,6%, la Suisse alémanique reste moins concernée que la
Suisse romande, qui présente un taux de 4,5%.



Seuls deux cantons romands se situent au-dessous de la moyenne
nationale: le Valais avec un taux de chômage de 2,7% (+0,2%) et
Fribourg avec 3% (+0,2%).



Avec un taux inchangé de 6,9%, le canton de Genève reste en tête
de la statistique nationale. Il devance Vaud (4,6%), Neuchâtel (4%)
et le Jura (3,7%), qui ont tous enregistré une hausse de 0,1%. Le
canton de Berne présente lui un taux stable à 2,2%, malgré un
nombre de chômeurs en croissance de 202 à 11'675. Le canton
alémanique le plus touché est toujours Bâle-Ville, avec un taux
inchangé de 3,6%.

Les jeunes en première ligne

La première - légère - hausse du nombre de chômeurs depuis
janvier dernier est due au chômage des jeunes. Le nombre de
chômeurs appartenant à la catégorie des 15-24 ans a en effet
augmenté de 13,5%, alors qu'il a reculé dans toutes les autres
catégories d'âge. En conséquence, le taux de chômage des jeunes est
passé de 3,9% à 4,5%.



Jean-Luc Nordmann, chef de la direction du travail au seco,
explique que de nombreux élèves, apprentis et étudiants ont terminé
leur formation le mois dernier. Il fait toutefois remarquer que la
situation est meilleure qu'en août 2005, lorsque le taux de chômage
des jeunes avait atteint 5,4% (lire
ci-contre).

Situation réjouissante

Dans l'ensemble, les derniers chiffres du chômage réjouissent
Jean-Luc Nordmann. «Même si tout le monde n'a pas pu en profiter,
nous avons connu une évolution très positive sur le marché du
travail». L'amélioration de la situation économique se fait
davantage sentir au niveau de l'emploi.



Le chômage purement conjoncturel a décliné pour la douzième fois
consécutive. Les derniers chiffres n'ont pas d'influence sur les
pronostics des experts de la Confédération. Ces derniers tablent
sur un taux moyen de chômage de 3,3% pour l'ensemble de 2006 et de
2,8% l'an prochain.



ats/sun/ruc