Cette manifestation nationale, dont le slogan était "4% pour
tout le monde mais plus pour les femmes", s'est déroulée sous
l'égide de l'Union syndicale suisse (USS). Avant de rejoindre à la
manifestation principale sur la Place fédérale, quelque 7000
membres du Syndicat du personnel des transports (SEV) ont manifesté
près de la gare pour dénoncer "l'attaque frontale" de la direction
des CFF contre la Convention collective de travail (lire
ci-contre).
Contexte favorable
"La situation économique offre des conditions favorables, voire
très favorables, à des hausses substantielles de salaire", a
déclaré le président de l'USS Paul Rechsteiner. Après cinq années
difficiles et après les "misérables années 90", il faut des hausses
sensibles pour les bas et moyens revenus. «La reprise ne doit pas
profiter qu'aux échelons supérieurs», a ajouté M.
Rechsteiner.
«Notre pays vit une nouvelle lutte des classes», selon le
président de l'USS. Les syndicats ont aussi dénoncé la politique
d'austérité des pouvoirs publics. D'un côté on offre des cadeaux
fiscaux aux plus riches, de l'autre on démantèle les services
publics et exige du personnel des sacrifices, a dénoncé Doris
Schüepp, secrétaire générale du Syndicat des services publics
(ssp).
Salaires des grands patrons dénoncés
Les syndicats stigmatisent notamment l'attitude des grands
patrons qui "compressent les salaires de leurs employés, mais
s'octroient des hausses indécentes". Par exemple, écrit l'USS, le
salaire du grand chef de Nestlé, Peter Brabeck, a augmenté de 70%
entre 2002 et 2005 alors que la hausse a été de 4,8% dans
l'industrie alimentaire durant la même période.
Le patron de l'UBS Marcel Ospel a même augmenté son salaire de 90%
entre 2002 et 2005 alors que durant la même période les salaires
n'ont augmenté que de 5,2% dans le secteur bancaire. Il faut aussi
se rapprocher de l'égalité des salares entre hommes et femmes. "Le
retard pris par les salaires féminins pour un travail de valeur
égale est une honte pour la Suisse", selon le président de
l'USS.
ats/ap/sch/sun
Les cheminots en colère contre les CFF
En début d'après-midi, avant que ne débute la manifestation principale, quelque 7000 cheminots ont manifesté, répondant à l'appel du syndicat SEV. Ce dernier reproche à la direction des CFF de pratiquer une politique de "démantèlement salarial et social".
Les négociations salariales sont bloquées depuis six mois. Les CFF ont dénoncé l'actuelle CCT dans le but d'économiser 5% sur les frais de personnel, cela en prolongeant le temps de travail et en supprimant certaines indemnités, reproche le syndicat. Or, les cheminots entendent obtenir une nouvelle CCT équivalente à l'actuelle.
Devant la foule, le président du SEV Pierre-Alain Gentil s'est réjoui du «signal fort» lancé aux CFF «qui ne pourront pas l'ignorer». Un bon service public est le fruit du travail de tous les collaborateurs. Sans CCT, le système ne fonctionnera plus. «Et nous sommes prêts à le démontrer si nécessaire», a-t-il averti.
Le SEV exige une CCT qui soit au moins équivalente à celle dénoncée. Pour clore la journée, les manifestants ont pu assister à un concert du groupe bernois «Stopp the Shoppers» sur la Place fédérale.