L'événement, sur la chaîne
de télévision de l'agence spatiale américaine (Nasa), s'est déroulé
jeudi vers deux heures du matin. "Et voilà, c'est fait", s'est
félicité Mikhaïl Tiourine après son coup qui semblait un peu
balourd.
Belle opération de pub
La balle s'est rapidement éloignée de la Station spatiale. Elle
était posée sur un tee spécial et Tiourine était arrimé à un
dispositif l'empêchant de s'envoler, la gravité étant négligeable à
cette altitude. La balle a été frappée d'un seul bras par le Russe
à l'aide d'un fer 6.
L'événement constituait une opération publicitaire conclue entre
un fabricant de balles de golf canadien et l'Agence spatiale russe
(Roskosmos). La Nasa s'attend à ce que la balle reste trois jours
en orbite. La société canadienne estime plutôt que la balle restera
en orbite entre trois ans et trois ans et demi, avant de se
désintégrer en rentrant dans l'atmosphère. Un émetteur installé
dessus devrait permettre de surveiller son parcours.
Pas une première
C'est la deuxième fois que le golf s'inscrit dans l'histoire de
la conquête spatiale. En 1971, l'astronaute américain Alan Shepard,
passionné de golf, s'était livré à sa passion lors d'une mission
d'Apollo 14 sur la Lune.
Comme Tiourine, il avait dû frapper la balle d'un seul bras, vu
l'encombrement de sa combinaison spatiale. Sur le moment, il avait
assuré que sa balle était partie à "des miles et des miles", avant
de réviser son estimation à une distance de seulement 200 à 400
mètres.
afp/jab
Une balle plaquée or de 3 grammes
La balle, plaquée or pour éviter tout risque d'étincelle et faite d'un alliage prisé de l'industrie spatiale russe, le scandium, ne pèse que 3 grammes, soit environ 16 fois moins qu'une balle de golf classique.
"Avec ce poids, il est improbable qu'elle puisse infliger des dégâts à la station si les choses se passaient mal", avait souligné la Nasa avant l'opération.
Retour au "train-train" quotidien
Après son "exploit" sportif, Tiourine a repris son programme de travaux avec l'Américain Michael Lopez-Alegria qui l'assistait durant l'opération.
Les deux hommes, qui avaient quitté le cosmodrome de Baïkonour le 18 septembre, doivent notamment installer un appareil d'analyse de neutrons particulièrement prometteur pour l'étude d'éruptions solaires, et déplacer une antenne qui risque d'empêcher un vaisseau cargo européen de s'arrimer l'an prochain.