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La fumée de plus en plus mal vue en Suisse

Dans le canton de Vaud, l'administration dit non à la clope
Les Suisses supportent de moins en moins la fumée au restaurant
Alors que la France vient de décider d'interdire la fumée dans les lieux publics dès 2007, une étude montre que 4 Suisses sur 5 veulent bannir la fumée des lieux de travail et près des deux tiers (64%) des bars et des restaurants.

Selon la dernière enquête sur le tabagisme en Suisse, réalisée
au 1er trimestre 2006 auprès de 2500 personnes de 14 à 65 ans sur
mandat de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), 53% des
sondés sont "très favorables" à une interdiction générale de fumer
dans les lieux de travail et 27% "plutôt favorables". Les fumeurs
(65%) sont moins enthousiastes que les non-fumeurs (86%).



Pour mémoire, la commission ad hoc du Conseil national a mis en
consultation en septembre dernier une révision en ce sens de la loi
sur le travail.

Un monde sans fumée séduit

Le "monitoring tabac", réalisé chaque trimestre par l'Université
de Zurich, montre par ailleurs qu'une interdiction générale de
fumer dans les cafés, les bars et les restaurants fait toujours
plus d'adeptes (64%), surtout auprès des Romands, des Tessinois et
des femmes. Les fumeurs, en revanche, refusent à 60% une telle
perspective.



Deux Suisses sur trois sont en outre d'avis que la publicité pour
le tabac doit être restreinte, en étant réservée, par exemple, aux
seuls points de vente de cigarettes, comme les kiosques et les
supermarchés.



Une large majorité estime que la publicité contribue à minimiser
les dangers du tabac (68%), à inciter les jeunes à fumer (65%) et à
augmenter la consommation des fumeurs (62%).

Effet portemonnaie soutenu

Enfin, six sondés sur dix se sont dits favorables à une hausse
du prix du paquet de cigarettes de 90 centimes en l'espace d'un an.
Ils sont 56% à penser qu'une telle augmentation contribuerait à
réduire le nombre de fumeurs chez les jeunes, une proportion qui
grimpe à 70% chez les 14-19 ans.



Le Conseil fédéral a annoncé en septembre dernier une hausse de 30
centimes du paquet de cigarettes dès janvier 2007.



ap/cab

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Un mouvement européen

Outre la France (dès février 2007), les interdictions de fumer dans les lieux publics se généralisent depuis deux ans en Europe.

L'Irlande avait été la première à interdire totalement le tabac dans les lieux publics le 29 mars 2004.

Elle a été suivie depuis par la Norvège (qui n'est pas dans l'UE), l'Italie, Malte, la Suède, l'Ecosse.

L'année prochaine, l'Angleterre, l'Irlande du Nord et la Lituanie doivent leur emboîter le pas.

Ces interdictions, motivées par la lutte contre le tabagisme passif, semblent avoir été bien acceptées par les fumeurs. Un an après sa mise en oeuvre, un sondage révélait que 93% des Irlandais (et 89% des fumeurs) trouvaient que la loi était une bonne idée.

Population pas toujours d'accord

Selon un sondage européen publié fin mai, si une majorité d'Européens (63%) sont favorables à l'interdiction de fumer dans les lieux publics et au bureau, cette majorité s'amenuise lorsqu'il s'agit spécifiquement des restaurants (56%).

Face à ces réticences, certains pays sont même revenus en arrière sur leurs interdictions initiales, comme la République Tchèque.

Dans d'autres, les interdictions sont simplement ignorées, comme en Grèce, plus gros consommateur de tabac de l'UE avec 40% de fumeurs fin 2005.

Il n'existe pas de législation européenne harmonisant ces interdictions.