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Le peuple se prononcera sur la révision de l'AI

Les opposants à la révision de l'AI ont récolté 67'300 paraphes
Les opposants à la révision de l'AI ont récolté 67'300 paraphes
Les opposants à la 5e révision de l'assurance invalidité (AI) ont réussi leur pari: ils ont déposé jeudi à la Chancellerie fédérale à Berne quelque 67'300 signatures, soit 17'000 de plus que nécessaire. Le peuple aura le dernier mot, au plus tôt le 17 juin.

Un tiers des signatures, remises le dernier jour du délai,
provient des seuls cantons de Genève et Vaud. Lancée par deux
petites associations de défense d'handicapés (Cap-Contact et Centre
pour la vie autonome), la récolte des paraphes ne s'annonçait pas
sous les meilleures auspices.



Mais d'autres organisations, des syndicats et les partis de gauche
ont par la suite apporté leur soutien.



L'objectif affiché de cette révision de l'AI est de réduire le
nombre des rentiers et de maintenir les personnes atteintes dans
leur santé le plus longtemps possible dans la vie active. Pour les
référendaires, la réforme correspond à un «démantèlement
social».

Réforme déséquilibrée

Il faut empêcher que ce projet «délétère» passe, car il revient
à économiser sur le dos des plus faibles, a relevé le porte-parole
de la coalition référendaire nationale Tobia Schnebli devant les
médias. Et de se réjouir de «l'espace politique» que ce référendum
ouvre.



Les intervenants ont énuméré les effets négatifs de la révision.
Le concept d'intégration professionnelle les laisse sceptiques.
«Tous les acteurs doivent être associés au processus: les personnes
handicapées, l'AI, mais aussi les employeurs, les autorités et les
autres assurances sociales. Ainsi, de véritables mesures
d'intégration pourront être mises sur pied», a fait valoir la
représentante de l'association Cap-Contact.

Pression sur les salariés

Le principe de la détection précoce des personnes présentant un
risque d'invalidité a aussi été dénoncé. Il constitue un moyen de
pression supplémentaire sur les salariés en ouvrant la porte aux
licenciements, selon la communauté genevoise d'action
syndicale.



ats/jab

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Quelle solution pour le financement ?

Autre grief avancé par les opposants à la 5e révision de l'AI: l'absence de nouvelles recettes pour assainir cette assurance.

«Une chasse aux sorcières contre les personnes atteintes d'un handicap et des réductions de rente ne suffiront pas pour résoudre les problèmes financiers», a souligné la présidente du Syndicat suisse des services publics et conseillère nationale Christine Goll (PS/ZH). Elle a appelé à un désendettement rapide et durable.

Craignant que la 5e révision de l'AI soit vidée de sa substance, le Parlement avait décidé de repousser le volet financier.

La commission préparatoire du Conseil national planche depuis plusieurs mois sur les possibilités de financement supplémentaire. Une hausse des cotisations et/ou de la TVA, ainsi qu'une contribution de la Confédération sont évoquées.