Des analyses génétiques sont en cours, a communiqué mardi le WWF
qui souhaite en attendre les résultats pour savoir si les attaques
impliquent un seul ou plusieurs prédateurs. L'organisation a
demandé une suspension de l'autorisation de tir mais n'a pas déposé
de recours, lequel «reste possible» précise-t-elle.
Selon le WWF, il est important de savoir si plusieurs loups sont
impliqués afin de déterminer si toutes les conditions du concept
loup sont remplies. Ce dernier est appliqué «à la lettre par le
canton» et le WWF se réserve le droit de déposer recours
ultérieurement si plusieurs loups sont impliqués dans ces
attaques.
Risque de se tromper
Dans une interview au «Nouvelliste» le 11 octobre, le biologiste
Raphaël Arlettaz, professeur à l'Université de Berne, avait estimé
que cinq à dix loups pouvaient arpenter le territoire valaisan. Le
WWF estime donc que si un garde-chasse abat un loup, il n'y a pas
de certitude qu'il s'agisse bien de l'animal qui a attaqué les
moutons.
Le WWF maintient que les mesures de protection sont efficaces et
rendent possible une cohabitation entre prédateurs et activités
pastorales. Le troupeau de moutons, dont une trentaine d'individus
avaient péri dans l'attaque de la nuit du 26 au 27 septembre sur un
alpage au-dessus de Collombey (VS), était cependant accompagné d'un
âne qui n'a pas suffi à faire fuir le ou les prédateurs.
L'organisation dit reconnaître les efforts des moutonniers. Elle
les félicite pour les mesures prises et déplore les dégâts subis.
Mais les moutons quittent actuellement les alpages et le risque
d'une attaque est réduit, «raison de plus pour nous d'envisager un
recours», précise le WWF.
agences/tac
Etonnement en Valais
Le chef du département valaisan des institutions Jean-René Fournier s'étonne de la position du WWF. «Il a fallu des années pour mettre en place ce concept loup et lorsqu'on l'applique il y a recours», a-t-il expliqué. La demande du WWF met ce concept en danger et risque de le faire disparaître.
J-R. Fournier a en outre précisé qu'un recours ne provoquait pas d'effet suspensif. "En demandant un report de l'autorisation de tir le WWF ne fait que demander au canton d'introduire un effet suspensif".
Trois loups déjà dénombrés
Le service valaisan de la chasse a constaté la présence de trois individus, l'un dans la vallée de Conches, l'autre au Simplon et le dernier dans le Chablais. Les autorités valaisannes ont délivré une autorisation de tir contre le loup de Conches et celui du Chablais, qui ont attaqué des troupeaux de moutons.
Il faut que l'animal ait tué au moins 25 animaux de rente en l'espace d'un mois, malgré l'existence de mesure de protection des troupeaux, pour que le tir puisse être ordonné.