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L'Opep baisse sa production de pétrole

Le représentant des Emirats arabes unis à son arrivée à Doha
Le représentant des Emirats arabes unis à son arrivée à Doha
L'Opep a décidé de réduire sa production de pétrole de 1,2 million de barils par jour. Le cartel pétrolier a pris cette décision afin d'enrayer la chute des cours du brut. Il s'agit de la première baisse depuis deux ans.

L'Opep produira 26,3 millions de barils par jour (mbj) à partir
de novembre, contre 27,5 millions mbj maintenant, selon le
communiqué officiel. Les ministres n'avaient jusqu'ici évoqué
qu'une baisse de 1 million.



Cette diminution de 4,3% par rapport au niveau de production réel
en septembre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole est
plus importante qu'attendu et constitue la baisse la plus forte
depuis janvier 2002.

Tous les pays concernés

L'Opep ne fait toutefois pas mention de son quota officiel de
production, qui reste donc inchangé à 28 millions de barils par
jour, niveau auquel il se trouve depuis juillet 2005. Il n'a pas
été réduit depuis avril 2004. Certains pays membres, dont l'Iran,
avaient souhaité que la réduction s'applique au quota
officiel.



La baisse de production concernera «tous les pays» à l'exception
de l'Irak, et sera calculée à partir des chiffres de production
réelle de septembre, a indiqué le ministre émirati de l'énergie,
Mohammad ben Zaën al-Hameli. L'Arabie saoudite devrait supporter la
plus grande part de la baisse, avec 380 000 barils par jour,
suivie de l'Iran avec 176 000 bj.



Reste à savoir si cette décision va suffire à inverser davantage
qu'une séance ou deux la tendance baissière des cours et à
terrasser le scepticisme des opérateurs de marché.

Nouvel examen bientôt

Le cartel a en effet systématiquement du mal à faire preuve de
discipline lorsqu'il doit réduire sa production, en raison de la
perte de revenus que cela implique, rappellent les analystes qui
s'attendent à ce que plusieurs pays trichent avec leur quota
individuel et réduisent moins leur production qu'annoncé.



Si l'effet recherché sur les cours n'est pas obtenu, l'Opep
pourrait décider de ne pas s'en tenir à une seule baisse. Certains
ministres, dont le chef de file du cartel, le ministre saoudien du
pétrole Ali Al-Nouaïmi, ont évoqué la possibilité d'une réduction
supplémentaire de production lors de la réunion de décembre de
l'Opep, à Abuja (Nigeria).



Le ministre vénézuélien de l'Energie, Rafael Ramirez, a même
affirmé avant la réunion que les ministres allaient dès à présent
se pencher sur une réduction supplémentaire de 500 000 bj.



agences/cw/kot

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Le prix du baril au plus bas

Le marché doutait ouvertement de la détermination du cartel à s'attaquer de front au problème des cours, qui ont cédé un quart de leur valeur depuis les pics atteints cet été.

Jeudi, le prix du pétrole avoisinait les 58 dollars le baril, non loin de son plus bas de l'année et en recul de 26% par rapport à son record de la mi-juillet (plus de 78 dollars).

La décision prise dans la nuit a eu pour effet de faire grimper ce niveau de 50 cents environ sur les marchés asiatiques.

Outre la chute des cours, qui entame leurs revenus, l'Opep assiste avec inquiétude au renflouement des stocks pétroliers des Etats-Unis, premier consommateur mondial.

Cette hausse des réserves américaines coïncide avec un ralentissement de la croissance économique mondiale. Selon le cartel, il y a trop de pétrole sur le marché.

L'Opep veut se montrer déterminée

Gart Ross, consultant spécialisé sur les questions pétrolières, estime que l'Opep a voulu clairement montrer sa détermination jeudi.

"L'Opep est défiée par les spéculateurs financiers et répondra de manière forte pour exprimer clairement au marché ses objectifs de prix et sa volonté de réduire ses volumes de production pour atteindre ces objectifs", a-t-il estimé.